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« H.ELL – La Mort, sous toutes les formes » : tout est dans le titre

Tout perdre

Du jour au lendemain, le chevalier Harmond Ellander perd tout : son honneur, ses titres et sa femme. Au lieu de l’envoyer en exil, le roi décide de le condamner à devenir questeur, un genre de détective qui doit mener des enquêtes dans les bas-fonds du château. Aussitôt en poste, son supérieur lui confie sa première tâche. Il devra tenter de trouver l’identité d’un meurtrier qui a la fâcheuse habitude de démembrer ses victimes. Sa quête le mènera dans les endroits les plus sombres de la ville.

Deux fronts

Le thème de la recherche de la vérité est très important dans ce premier tome, lequel se déroule en fait sur deux fronts. Il y a, d’un côté, l’histoire policière et de l’autre, la remise en question de notre héros. Mais contrairement à ce qui se fait normalement dans le domaine de la bande dessinée, ici, il n’y a pas vraiment de frontière entre les deux.

Plus notre héros va progresser dans son enquête et plus il va apprendre à vivre avec sa nouvelle condition. Il reste cependant que l’ancien chevalier est encore très fragile. Il a atteint le fond du baril et ce n’est pas le nouvel environnement dans lequel il évolue qui va arranger les choses.

Graphiquement, La Mort, sous toutes les formes est très sombre. On n’a qu’à regarder la couverture pour s’en convaincre. Bien qu’étant prédominante, la couleur noire n’a pas non plus été utilisée pour cacher des détails ou donner moins de travail au dessinateur. La plupart des environnements demeurent très jolis et bénéficient d’une belle profondeur.

Pour contribuer à donner une atmosphère oppressante au récit, les auteurs ont préféré utiliser des plans rapprochés et mettre l’accent sur les personnages plutôt que sur les lieux. Les plans larges sont chose rare. Les cases, souvent de forme verticale, sont par ailleurs plus petites que ce que l’on est habitué de voir. Ce choix particulier de mise en scène est à mon sens un choix censé, mais qui ne plaira pas à tous les bédéphiles.

Je ne l’ai pas encore clairement dit, mais l’histoire, vous vous en doutez sûrement, se déroule dans un monde médiéval dans lequel on a saupoudré quelques éléments fantastiques. Notre héros va, par exemple, croiser une Nayade dans un bordel. En revanche, comparativement à d’autres albums du genre, les créatures magiques occupent une place plus modeste. C’est assez « humain ». 

Verdict

En résumé, même si la lumière est peu présente, H.ELL – La Mort sous toutes les formes n’en demeure pas moins très accessible. Évidemment, après seulement un premier album, il est difficile de se faire une idée sur l'ensemble de la série, mais je pense que les deux auteurs s’en vont dans la bonne direction. J'ai bien hâte de me replonger dans les aventures de Harmond Ellander. 

Cote : 4,5 étoiles sur 5

H.ELL Tome 1 – La Mort, sous toutes les formes 

Stephen Desberg et Bernard Vrancken

Le Lombard

56 pages

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