J’ignore si l’Opéra de Montréal et l’OM se sont parlé au moment de planifier leur programmation pour la présente saison, mais ça m’en a tout l’air! Samedi soir, l’Opéra de Montréal présentait la première de Porgy and Bess de George Gershwin, un opéra qui se déroule en Caroline du Sud. Et, dimanche, c’était au tour de l’OM de nous réchauffer un peu avec ses rythmes latins.
En effet, l’orchestre montréalais s’est un peu écarté du répertoire « traditionnels » pour nous offrir quatre œuvres que l’on entend que trop peu souvent dans une salle de concert et qui semblent tout droit venir de l'Espagne ou de l'Amérique latine.
La première œuvre au programme était La Boutique fantasque, suite de Respighi/Rossini. Les amateurs de percussion en ont eu pour leur argent, c’est le moins qu'on puisse dire. À plusieurs moments, on avait l’impression que la Maison symphonique de Montréal s’était transformée en une piste de danse sur le bord de la mer, dans le Sud. C’était l’un des plus beaux moments de soirée.
Tout de suite après, il y a eu le Concerto pour piano n° 2 de Ginastera. Ça a été l’œuvre la plus imposante du programme, mais également la moins accessible. Comparativement à la première, c’était vraiment le jour et la nuit. Même si je ne suis pas un fan de la musique moderne, je me dois de souligner la performance éblouissante de Maxim Bernard. Doté d’une grande dextérité, le jeune pianiste a exécuté l’œuvre, pourtant très difficile, sans fausse note. Et avec son rappel de quelques minutes, il a prouvé au public qu’il pouvait aussi à merveille interpréter des œuvres romantiques.
Après l’entracte, nous avons pu entendre Le Bœuf sur le toit de Milhaud. Je dois avouer que cette œuvre est l’une de mes préférées. Je ne compte plus le nombre de fois que je l’ai entendu sur CD. J’étais content de l’entendre enfin en direct. Globalement, la performance de l’OM a été à la hauteur de mes attentes. Les cuivres, et spécialement les trompettes, étaient plutôt en forme.
Finalement, l’OM nous a offert le fameux Capriccio espagnol de Rimski-Korsakov. Yukari Cousineau, le violon solo de l’orchestre, m’a encore une fois épatée. Une femme très talentueuse dont je ne me lasserai jamais d’entendre! Il s’agit, à mon humble avis, de l’un des meilleurs éléments de l’ensemble montréalais.
Je ne l’ai pas encore dit, mais le chef Cristian Macelaru a été appelé d’urgence pour remplacer Christian Vásque, le chef initialement prévu pour le concert. Certains habitués ont peut-être trouvé que la formation montréalaise n’avait pas exactement la même cohésion que lorsqu’elle est dirigée par Yannick Nézet-Séguin. C’est peut-être vrai. Cependant, il est indéniable que les musiciens ont offert une excellente prestation étant donné les circonstances.
Bref, il n’a jamais fait aussi chaud pendant un mois de janvier à la Place des Arts de Montréal! Et disons que ça se prend très bien!