Bien que la formation de Michel Therrien n’ait marqué que deux buts en autant de duels – même si l’effort y était – il n’en reste pas moins que, contrairement à l’attaque, la défensive a été beaucoup plus convaincante qu’à l’habitude.
Tous les défenseurs, sauf P.K. Subban, ont connu certaines de leurs meilleures prestations défensives de la saison face au Lightining de Tampa Bay, ainsi qu’aux Jets de Winnipeg.
Alexei Emelin et Andrei Markov sont ceux qui m’ont le plus impressionné. Rarement en retard sur le porteur du disque, la paire russe aura terminé cette fin de semaine avec une fiche combinée de 16 tirs bloqués et de 9 mises en échec (elles appartiennent toutes au numéro 74). Leur différentiel de combiné de -1, lui, n’aura pas si mal dans les circonstances.
Le Suédois Douglas Murray aura aussi fait bonne figure. Celui-ci se sert de plus en plus de son gabarit comme un avantage, en patrouillant davantage l’enclave et en allant moins souvent dans les coins, où sa vitesse lui nuit et le met en retard sur le jeu. Cette fin de semaine, il a frappé l’adversaire à 6 reprises et a bloqué 4 tirs au filet malgré un temps de jeu de seulement 31:55.
Si Murray continue à donner des performances de la sorte à son entraîneur, le CH pourra compter sur une défensive beaucoup plus stable qu’elle ne l’a été lors du dernier mois.
Pour sa part, Nathan Beaulieu est déjà prêt à évoluer de façon régulière parmi les cinq premiers défenseurs de l’équipe. Sa grande amélioration depuis l’année dernière est perceptible. Plusieurs aspects de son jeu sont des facettes qui manquent présentement à la brigade défensive montréalaise en commençant par la qualité de sa première passe. Comme tout bon défenseur offensif doit être en mesure de le faire, Beaulieu relance l’attaque d’une façon presque aussi efficace que P.K. Subban et Andrei Markov le font. Ensuite, maintenant que le #76 joue la plupart du temps les deux minutes des avantages numériques de son équipe, Beaulieu a agi comme un bon défenseur de deuxième vague. Ses passes sont précises et son tir, pas vilain du tout. Sans compter que sa vitesse cadre parfaitement dans le style de jeu actuel du Tricolore.
Si Nathan Beaulieu peut continuer à jouer de la même façon qu’il le fait actuellement, il restera sans contredit avec la Grand Club. Michel Therrien n’aurait pas avantage à le renvoyer avec les Bulldogs d’Hamilton pour le moment avec la qualité du jeu du numéro 40.
Maintenant, il sera intéressant de voir si Jarred Tinordi sera lui aussi capable de revenir en force, car il y a fort à miser que le Canadien le rappellera d’Hamilton d’ici la fin de la saison, qu’il y ait blessure ou non.
Quant à Josh Gorges, il a connu un excellent week-end, qu’il a d’ailleurs terminé avec un différentiel nul en plus de 43 minutes sur la patinoire. Le défenseur originaire de la Colombie-Britannique a connu un creux de vague lors de la deuxième moitié du mois de janvier, mais ses performances lors des quatre derniers matchs ont redressé la barque, car au cours de cette séquence, Gorges a affiché un différentiel de +1 en plus du temps de jeu moyen d’environ 23 minutes par parties.
Terminons notre tour d’horizon de la ligne bleue du Tricolore avec P.K. Subban. Je vous en avais glissé un mot au début de mon texte : le numéro 76 a de loin été le pire défenseur du Canadien en cette fin de semaine du Super Bowl. En plus du tir de Nate Thompson qu’il a redirigé directement au fond de son propre filet, l’olympien de 23 ans cumulé un différentiel de -1, tout en étant incapable de produire offensivement, malgré les nombreuses occasions de son équipe en avantage numérique.
Je ne suis probablement pas le seul à l’avoir remarqué, mais depuis qu’il a été nommé sur l’équipe olympique canadienne, Subban a connu une baisse de régime. Reviendra-t-il de Sotchi à son meilleur niveau?
En bref, que se passe-t-il lorsque tous les défenseurs ou presque jouent au sommet de leur art? Effectivement, l’adversaire est limité à deux buts ou moins. De plus, un des filets des Jets de Winnipeg est directement relié à une bourde de Carey Price. On peut en déduire que le total net de buts accordés par la défensive montréalaise est de trois, ce qui est plus que satisfaisant comme résultat.
Deux équipes transformées
Le Tricolore n’est pas l’ombre de ses performances de la saison 2012-2013 cette saison. C’est tout le contraire qui se produit avec les Jets et le Lightning, les deux adversaires de la formation montréalaise cette fin de semaine.
Pour la formation manitobaine, c’est l’arrivée de Paul Maurice derrière le banc de l’équipe qui aura remis l’équipe sur les rails. En effet, sous la gouverne de leur nouvel entraîneur-chef, les Jets n’ont subi la défaite qu’à deux reprises en dix duels. Loin du portrait dans l’Ouest il y a trois semaines, Winnipeg est à seulement quatre points d’une participation aux séries éliminatoires. De plus, avec ce vent de renouveau qui souffle sur l’organisation, la formation de Paul Maurice tentera de se tailler une place parmi les huit meilleures équipes de son association pour la première fois depuis son déménagement. La lutte s’annonce serrée…
Du côté du Lightning, on a toujours misé sur des joueurs très talentueux en Steven Stamkos, Martin St-Louis et Victor Hedman. Cependant, l’élément qui a changé la donne cette saison et qui a du même coup ramené un équilibre au sein de cette formation, c’est le gardien Ben Bishop. Sans lui, la formation de Jon Cooper serait sans aucun doute loin de la troisième place dans l’association de l’Est actuellement et l’équipe aurait aussi eu beaucoup plus de difficulté à passer au travers de l’absence prolongée de Steven Stamkos.
Finalement, on remarque que depuis des années, le Lightning et les Jets étaient deux clubs qui performaient en deçà de leur réelle valeur…