Lorsqu’un joueur connaît une mauvaise séquence, je trouve normal qu’on le dépouille de certaines responsabilités tout en lui retirant du temps de jeu ou encore qu’on l’envoie sur la galerie de presse l’instant d’une ou de deux parties. À l’opposé, si ce joueur retrouve le droit chemin et qu’il recommence à produire à son rythme habituel, je suis également d’accord sur le fait qu’il devrait hériter d’un temps de jeu semblable à celui qu’il avait avant de connaître sa mauvaise séquence.
Cependant, cette théorie ne s’applique pas pour Daniel Brière et ce n’est pas nécessairement sa faute, mais plutôt celle du directeur général de l’équipe.
Quand Marc Bergevin a décidé de signer le vétéran de 35 ans, alors qu’il venait tout juste de voir son contrat racheté par les Flyers de Philadelphie, c’était dans l’optique de le faire jouer à l’aile et non dans sa position naturelle, étant donné qu’il y avait déjà en place des centres capables de faire le travail sur les trois premiers trios, en l’occurrence Tomas Plekanec, David Desharnais et Lars Eller.
En début de saison, Michel Therrien a aligné Brière à droite de Desharnais et de Pacioretty. La recette a fonctionné l’instant de quelques rencontres du calendrier préparatoire, mais ensuite, ce fut le calme plat et le no 48 n’était plus capable de rien produire offensivement.
L’entraîneur-chef du CH a tenté d’autres expériences en mettant notamment Brière à droite de Lars Eller, puis de Tomas Plekanec. Si sa présence aux côtés du centre danois n’a pas été convaincante, jouer avec Plekanec et Brian Gionta lui aura permis d’être beaucoup plus prolifique, mais la magie s’est estompée après quelque temps seulement.
Il faut se rendre à l’évidence, Daniel Brière ne peut pas évoluer ailleurs qu’au centre!
Malheureusement pour lui, le seul poste de centre disponible est sur le quatrième trio…
Toutefois, avec ses belles performances récemment, ne devrait-il pas avoir l’occasion d’évoluer sur le troisième trio, étant donné que Lars Eller a énormément de difficulté à récolter des points depuis le retour de la pause de Noël? Selon moi, ce n’est qu’une question de jugement de la part de l’entraîneur. Si Michel Therrien croit qu’il est mieux d’avoir un troisième trio plus défensif en y mettant Lars Eller, c’est sa décision et elle est très défendable.
Je vous le dis tout de suite, si Daniel Brière continue à être utilisé sur la quatrième unité défensive, son temps de jeu variera en fonction du temps en avantage numérique dont bénéficiera son équipe. Ses trois filets avec l’avantage d’un homme cette saison constituent plus de 27 % de sa production totale de buts! Il est d’ailleurs au quatrième rang de l’équipe à ce chapitre.
Je suis d’avis que le no 48 du Tricolore connaît maintenant son rôle et qu’il devra essayer d’en faire le plus possible avec le peu de temps de jeu dont il bénéficiera pour le reste de la saison.
Pour finir, évoluer sur un quatrième trio n’est pas synonyme de jouer aux côtés de matamores, pas chez le Canadien en tout cas! Lorsque Michaël Bournival sera de retour de sa commotion cérébrale, Brière pourrait bien évoluer en compagnie de ce dernier, en plus de Travis Moen ou de Dale Weise, deux ailiers qui ont certains atouts offensifs parfois sous-estimés.
Brière est connu comme étant un joueur qui atteint son meilleur niveau durant les séries éliminatoires… en espérant qu’il pourra le faire encore en avril ou mai prochain!