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J’ouvre mon hublot et j’aperçois le moteur en feu. Pas un petit feu de foyer… c’est le feu de la Saint-Jean-Baptiste qui est dans le moteur! Je me lève en hurlant : « L’avion est en feu! On va tous mourir!!!! » Sidney boit calmement son café Tim Hortons, P.K. somnole au son de son iPod et Carey est incapable de bouger de son siège, car il est blessé au bas du corps. Je me dirige vers l’hôtesse de l’air : « Madame, il faut atterrir, l’avion est en feu… » Elle me répond : « Ça tombe bien… Moi aussi! » et elle commence à se déshabiller. Quoi??? Exaspéré, je me retourne vers les trois autres…et ils sont en train de faire un selfie de groupe avec les autres passagers de l’avion pour afficher sur Twitter. L’avion ne répond plus, nous sommes en chute libre… L’hôtesse de l’air me saute dessus. « Tu as le goût de t’envoyer en l’air avec moi? », me dit-elle. L’alarme sonne dans tout l’avion… Le pilote s’adresse à nous via l’intercom : « Ici le commandant Piché speaking, nous sommes présentement en chute libre vers l’océan Atlantique qui est présentement infesté de requins. Je vais tenter de faire planer l’avion jusqu’à Matagami. J’ai réussi une fois, je suis capable de le faire une fois de plus! Maintenant, mettez vos masques à oxygène! » Pchiiiittttt! Des masques tombent du plafond… Je pousse l’hôtesse nue qui est toujours accrochée à ma jambe et me dirige vers mon siège. Je place mon masque sur mon visage… L’avion tombe toujours. « Il est beau mon masque hein? », me demande Carey. Ce n’est vraiment pas le moment de blaguer… Je regarde vers lui et il porte son masque de hockey sur la tête… Je dois délirer, le surplus d’oxygène doit me faire halluciner. « Mike, il est beau mon masque, dis-le? »… « Mike… Mike?!? »
« MIKE!!!! » Je me réveille… Je suis par terre devant la porte de la salle de bain de l’hôtel à Sotchi… les mains ensanglantées! Mais que s’est-il passé? « Tu ne te rappelles de rien? Tu t’es battu et en tombant, tu t’es assommé! », répond P.K. Subban… Ah oui? Je me suis battu contre le loup, c’est ça? « Non, contre le farteur qui désirait protéger le loup… Ils se sont sauvés ensemble par la suite! Allez, relève-toi, nous sommes en retard pour prendre notre avion… » L’avion??? OUI! L’avion… Air Sotchi! Mon rêve!!! Et si tout ça était prémonitoire? Et si c’était ma Bamba ou mon Destination ultime à moi?!?
Lorsqu'on est arrivés à l’aéroport, mes doutes se sont confirmés… Air Sotchi (écrit à la main sur la carlingue avec de la peinture noire) était un vieil avion de combat russe, recyclé en transporteur privé! À l’intérieur, il y avait de vieux bancs d’autobus mal boulonnés au plancher, aucune ceinture et aucune toilette… Aucun hublot, aucune hôtesse de l’air, bref, aucun espoir! Paniqué, je raconte mon rêve aux trois autres qui se moquent de ma gueule. « Tu n’as qu’à rester ici si tu veux! », me lance à la blague Carey Price… Euh non, je préfère mourir… et là, je ne blague pas!
Je suis incapable de me contrôler. Je pense sans arrêt à mon rêve… comme si ma conscience me lançait des messages textes aux dix minutes. Et si notre heure était venue? Je n’en peux plus! Je me dirige vers le pilote, qui est un heureux mélange de Jean-Pierre Ferland et de Josélito Michaud en fourrure… Je lui demande, en suppliant, de démarrer l’avion afin d’entendre le moteur… Non mais, si on peut juger de la santé de son chat par son ronronnement, j’imagine que c’est la même chose avec un avion… Il accepte, en échange de mon autographe! Ce fut la seule bonne blague de ma journée… Il démarre l’engin… tout semble correct. Le moteur accélère graduellement… Mes trois amis embarquent dans l’avion! « Allez Mike, embarque! », me dit Sidney. Je ne sais pas pourquoi, j’ai le goût d’attendre encore un peu…
Une violente détonation se fait entendre à l’arrière de l’avion et une épaisse fumée plus noire que P.K. Subban apparaît à l’arrière. Le pilote vient me voir et me dit : « Ne vous en faites pas, ça fait ça lorsque je change de vitesse… » QUOI?!? Un avion à transmission manuelle? Vous freinez aussi avec une ancre de bateau j’imagine? Je me sauve en courant… Je frappe dans les portes de l’aéroport pour qu’ils me laissent entrer, mais ils refusent. Ce n’est pas vrai que je vais embarquer dans ce cercueil volant… Oh! non, je préfère me livrer à la mafia russe! Ouvrez-moi quelqu’un…je sens une main sur mon épaule droite, je me retourne et je vois un soldat de l’armée rouge…
Ouf! Quel mal de tête… Quelle chaleur… Quelle descente… De la chaleur? Une descente? Mon rêve!!! Paniqué, j’ouvre les yeux et je suis dans l’avion qui descend tout doucement. Subban m’avait bordé avec une couverture de laine du Canadien et tout le monde était excité à l’idée d’atterrir à Francfort. Eh oui, j’ai « dormi » tout le voyage et tout s’est étrangement bien passé… Gracieuseté du soldat qui en avait marre de moi et de mes nerfs en Phentex. Nous pourrons prendre notre transfert normalement avec le reste de l’équipe et retourner au Canada malgré toutes ces péripéties! Merci mon Dieu…
Dix heures plus tard, en arrivant à l’aéroport de Montréal, on s’est tous regardés une dernière fois avant de prendre des chemins différents, comme si on savait à l’avance qu’on allait se recroiser un jour! Maintenant, j’espérais que Pascal, le gars avec la queue et l’haleine de cheval, soit là avec ma voiture pour me cueillir… J’entends « Hey Mike! ». C’est encore P.K. Subban qui se dirige vers moi en courant… « Je pense à ça… as-tu encore ma médaille et ma carte de crédit sur toi? » La médaille, oui… mais la carte de crédit… La carte de crédit rouge est à toi?!? Celle qui a payé le party dans l’hôtel et l’avion??? Hahahaha! Elle est bien bonne celle-là! C’est mon boss qui va être content de ne rien apprendre de tout ça! Je lui donne le tout avec le sourire… C’est maintenant assuré que l’on se croisera un jour… lorsqu’il recevra son état de compte de Visa!
Maintenant, il est temps de passer à une autre histoire, je crois… Sotchi, c’est fini!