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Qu’est-ce qui s’est passé exactement à l'Ultra Music Festival? Une garde de sécurité a été gravement blessée après avoir été écrasée par une foule qui essayait de passer sans payer à travers des clôtures trop faibles. Ce qui est encore plus triste, c’est que selon les rapports, la police de Miami avait demandé aux organisateurs de fortifier les clôtures en question, ce qui n’a bien sûr pas été fait. C’est inacceptable que les employés du festival ou la clientèle mettent leur vie en danger à cause de la négligence des organisateurs.
À la suite de cet incident, le maire de la ville, Tomas Regalado, a signifié qu’il serait peut-être plus avantageux pour sa ville de ne pas tenir l'Ultra Music Festival dans sa ville l’année prochaine. Le festival est en effet devenu une sorte de paradis du vice et de la déchéance. Plusieurs photos douteuses circulent sur le Web, montrant des comportements dégradants (comme une fille qui urine sur un gars pass out ainsi que plusieurs cas de nudité).
Le tout rappelle les tristes évènements de la dernière édition d’EDC Los Angeles en 2010 (voir la vidéo). Plus de 200 personnes avaient été blessées durant le festival et on l'avait banni de la ville par la suite. Il a depuis déménagé à Las Vegas.
Quand Deadmau5 s’en mêle
Samedi dernier, Deadmau5 a remplacé Avicii lors de la clôture de l’Ultra Music Festival de Miami. Fidèle à lui-même, il a « trollé » tout le monde en jouant Animals de Martin Garrix, « remixé » à la saveur de la chanson Dans la ferme à Mathurin. Il a ensuite répondu à ses nombreux détracteurs sur Twitter, toujours avec le même tact et le même humour qu’à son habitude. Même Tiesto s’en est mêlé! C’est un beau gros finger que Deadmau5 a fait à la scène EDM commerciale, et avec raison.
La scène est en train de pourrir sous l’afflux de « nouveaux ravers » qui sont en fait seulement un prolongement de la clientèle de bar qui préfère maintenant aller dans des évènements d'une plus grande ampleur. Par contre, la mentalité est la même que dans les bars : se péter la face, montrer le plus de peau possible et essayer de trouver quelqu’un pour baiser. On est loin du concept de P.L.U.R. qui n'existe à peu près plus sur la scène actuelle, au Québec en tout cas.
La scène underground n’est pas bien mieux, refermée sur elle-même et élitiste. Rien n’a vraiment changé depuis l’article que j’ai écrit il y a un an. L’offre en ce qui a trait au style a grossi (les évènements d'électro-swing deviennent de plus en plus communs par exemple), mais tout se fait en silo. Les gens ne se mélangent plus. Les gros évènements sont en train de mourir tranquillement, remplacés par d'autres plus petits et segmentés pour plaire à une clientèle bien précise. Et ça, c’est quand certaines personnes ne sont pas en train de basher sur divers styles, les qualifiant d'inférieurs.
La musique EDM ne mourra pas, ni aujourd’hui, ni demain. Par contre, ce qui semble l’évidence, c’est que l’attitude ouverte entre tous les amateurs de musique électronique de n’importe quel style est en train de laisser place à une sorte d’égoïsme. D’un côté, la scène commerciale qui se focalise sur le fait d’avoir un plaisir sans limites et sans considération des conséquences, et d’un autre, la scène underground qui s’enferme dans un jeu ridicule de « mon style est meilleur que le tien ».