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Il y a de cela quelques années, je me suis lancé dans cette voie qu'on ne doit pas nommer, qui s'appelle la spiritualité. Un terme plutôt flou, plutôt assez peu utilisé, si ce n'est par les évangélistes et par quelques farfelus. Si, il y a plusieurs années, ce mot était surtout rattaché à la religion, de nos jours, il a pris un tout nouveau sens. La spiritualité, dans notre société contemporaine, est plutôt une quête de sens, une recherche active de libération de soi et d'enrichissement personnel. Lorsque j'utilise ce mot, ici, aujourd'hui, je fais référence à du développement personnel. Mais du développement personnel profond, qui se fout complètement des aptitudes et des compétences professionnelles. Je ne parle pas de techniques concrètes pour mieux parler, pour mieux agir, pour mieux vivre en société et interagir; je parle ici d'un travail personnel, un travail qu'on ne dit à personne, parce que ça ne concerne personne, parce que le but de ce travail n'est pas d'avoir la reconnaissance des autres face à ce même travail. Le but de ce travail, de la spiritualité, du moins dans le sens que, moi, je lui accorde, c'est d'être libre.
Non pas libre dans ses mouvements ou dans ses gestes, car ça, nous le sommes déjà. Libre intérieurement. Devenir libre de ses pensées, libre de ses émotions et libre en tant qu'identité. Ne plus être contrôlé par notre peur, ne plus obéir à notre cerveau, sans se poser de question.
Ahhh! la peur. Ce sentiment destructeur qui nous hante tous. Je crois qu'il existe deux forces majeures dans le monde : l'amour et la peur.
La peur, c'est l'ego, c'est l'ennemi. La peur engendre la colère, la tristesse, l'angoisse et nous emprisonne. L'amour, ce n'est pas juste dire « je t'aime » à notre conjointe. Ce n'est pas juste baiser non plus. L'amour, c'est tendre vers autre chose que soi. C'est oublier notre peur un moment, oublier notre ego personnel et vivre avec le monde. Battre au rythme du monde, le sentir, le voir, le toucher et partager. L'amour, c'est la liberté absolue. C'est « tripper » avec des amis, rire avec un vieil homme à l'arrêt d'autobus, c'est acheter un ballon à un enfant, c'est cultiver des passions, c'est prendre la peine d'aimer la pluie, la neige, le froid et la chaleur, c'est se mettre à sourire pour rien, sans raison, parce que ça se fait tout seul, parce qu'on est en vie et qu'on le sent; c'est porter un regard sur le monde qui n'est pas terni, ou plutôt biaisé, pour ne pas être trop négatif, par notre existence individuelle, notre ego et notre peur. Car quand on a peur pour nous, qu'on stresse pour notre futur ou qu'on est anxieux à cause de notre passé, quand ces voix incessantes dans notre tête parlent sans cesse, sans nous donner le temps d'apprécier le silence intérieur, on ne voit pas le monde comme il est, ou comme il pourrait être. On le voit à travers des lunettes d'individualité. Il faut savoir, un jour, ne plus avoir peur d'enlever ces lunettes.
Suivre un chemin spirituel, c'est tenter, un peu plus chaque jour, de se libérer de cette prison personnelle, c'est laisser aller la peur et c'est choisir l'amour.
Il est, certes, très difficile de ne plus souffrir de la peur, de ne plus en être esclave, mais je pense que ça vaut la peine. Car même si je sais, presque avec certitude, que je n'arriverai jamais à me séparer totalement de mon ego, de me libérer totalement de la peur, le chemin que j'aurai parcouru en tentant d'y arriver m'aura permis d'apprécier davantage ma vie, de sourire plus souvent et de grimacer au minimum devant les obstacles.
Malheureusement, l'un ne peut pas simplement calquer le travail de l'autre pour obtenir les mêmes résultats. Le chemin spirituel étant un travail personnel, je ne peux vous dire, sur un ton péremptoire : « Faites ceci, puis faites cela, puis vous serez heureux. » Parce que ce serait de dire que je sais comment devenir parfaitement heureux et comment se libérer. Je n'ai malheureusement pas cette arrogance. Parce que tout ce que je sais, moi, Frédéric Gingras, c'est ce que j'ai dû faire, moi, pour me libérer un peu de mes peurs personnelles. Tout le monde étant différent, tout le monde doit faire son propre travail. J'ai même peur, je l'avoue, d'avoir révélé trop de mon parcours personnel dans cet article. Ne pensez pas que j'ai quelque réponse que ce soit. Je sais seulement ce qui marche pour moi (et encore!). Ce que je veux, par cet article, c'est vous amener à vouloir faire ce chemin personnel, à votre façon à vous.
Réfléchissez à ce qui marche pour vous. Méditez personnellement. Pas besoin de vous mettre en indien par terre et de crier des mantras, comme dans les films. Lorsque vous faites la vaisselle, lorsque vous êtes sous la douche, lorsque vous marchez, lorsque vous êtes en métro, lorsque vous êtes en bus, en fait, dès lors que vous avez l'esprit libre de distractions sur lesquelles vous focaliser, vous méditez. Méditer, c'est prendre le temps de se parler à soi-même, de soi-même. C'est regarder qui nous sommes et tenter de voir ce qui nous emprisonne, puis c'est agir activement pour s'en libérer. La spiritualité n'est pas un chemin passif. C'est dans l'action que les choses changent, et non par magie, un beau matin d'octobre.
La vie est belle, la vie est « trippante », la vie est merveilleuse, la vie peut même vous faire bander, si vous décidez de vous libérer.
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