Ken Games 04 – Louviers
J’affectionne particulièrement la série Ken Games de José Robledo (scénario) et de Marcial Toledano (dessin). Après une trilogie frôlant le chef-d’oeuvre, les bédéistes continuent dans cet univers où le mensonge est roi dans Louviers, un antépisode.
Des visages connus
Sans grande surprise, ce tome 04 met en vedette un autre personnage important de la première trilogie : Bruno Louviers, l’assassin des Rois. Si ce nouveau tome est l’occasion pour le lecteur de découvrir l’origine de sa relation avec Anne Ciseaux (l’un des trois héros de la première trilogie), il lui offre également un traitement à part entière.
Il ne faut pas se leurrer. Du début à la fin, c’est Louviers le principal protagoniste du récit. Il ne s’agit pas d’une nouvelle aventure pour Ciseaux, bien qu’elle soit au coeur de l’histoire. D’ailleurs, ce nouvel album s’écarte beaucoup du monde des trois autres tomes.
Tout d’abord, l’action ne se déroule plus dans une ville européenne prospère où il fait bon vivre. Louviers, se faisant passer pour un journaliste de guerre, est envoyé pour éliminer une cible se trouvant en pleine zone de guerre. Sa mission ne sera pas de tout repos. Il ne connaît ni la langue locale ni la région. Et disons que les locaux sont peu bavards et surtout peu recommandables.
De ce fait, Louviers m’a semblé plus violent que les autres albums, même si ceux-ci, avec leurs scènes de boxe sanglantes, ne font pas dans la dentelle. Il y a quelques scènes de fusillades où le sang coule à flots.
Mais la plus grande différence entre ce tome et les autres est l'ensemble des thèmes qu’il aborde. Si les trois héros originaux de Ken Games vivaient tous dans un monde faux et mentaient à tout le monde, même à leurs meilleurs amis, ce n’est pas vraiment le cas de Louviers. D’accord. Il ment aux locaux sur ses véritables intentions, mais les personnes les plus proches de lui savent ce dont il est réellement capable, ce qui n’était pas le cas avec, par exemple, Pierre ou T.J. Il m’a semblé aussi beaucoup moins salaud et plus humain que lorsqu’on fait sa rencontre dans la série originale.
Heureusement, artistiquement, Toledano est toujours aussi inspiré. On reconnaît immédiatement son style précis, lumineux et chaud qui avait permis à Ken Games de devenir l’une des séries les plus appréciées des dernières années. Même s’il sort peut-être de sa zone de confort en optant cette fois-ci pour des environnements sales et parfois délabrés, ses dessins sont toujours aussi réussis.
Verdict
Même si avec Louviers les auteurs sortent un peu de l’univers des mensonges et des doubles vies qui était si cher à leur trilogie initiale, on prend un grand plaisir à suivre les aventures de ce personnage à la fois ancien et nouveau.
Ken Games 04 – Louviers
Jose Manuel Robledo et Martial Toledano
56 pages
Cote : 4 étoiles sur 5