Dénommé Gears of War Judgment, ce nouvel épisode met en vedette le lieutenant Baird et l’escouade Kilo. L’intrigue se passe dès la fin des guerres pendulaires. Ayant désobéi aux ordres du commandement et lancé une bombe lumière lors d’une mission dans la ville de Halvo Bay, Baird et son escouade sont arrêtés et jugés par le colonel Ezra Loomis pour trahison. Le jeu se déroule sous la forme d’un procès ou chacun des quatre protagonistes de l’escouade Kilo présente sa défense et raconte sa version des événements. Si, au début, je doutais de la formule, j’ai rapidement changé d’idée après quelques missions d’adaptations et j’ai dévoré cette nouvelle intrigue.
Les tableaux sont beaucoup plus courts que les interminables chapitres des jeux originaux de la trilogie. Personnellement, je préfère de longs chapitres, mais il faut avouer que cette nouvelle façon de faire change la dynamique et procure de l’action intense et condensée, sans aucun temps mort. Epic a clairement tenté de modifier la jouabilité habituelle et de ce côté, c’est une réussite. Point négatif à souligner : la durée de vie qui est plus courte qu’à l’habitude. Trois soirées m’ont suffi pour compléter le jeu, ce qui est relativement court. De plus, les locustes semblent manquer cruellement d’initiative. Les vagues ennemies se succèdent sans démontrer le moindre signe d’intelligence et il suffit de les abattre les uns à la suite des autres, sans réelle opposition de leur part. Dommage, car habituellement, ils se montrent beaucoup plus coriaces. Le résultat final est que nous avons un jeu de tir générique et beaucoup trop facile à compléter.
Le déroulement de l’histoire est étoffé par des sections dites déclassifiées. En effet, il existe la version officielle des événements sur laquelle se base le juge pour porter les accusations, puis il y a celle de l’escouade Kilo. Vous avez donc deux choix, soit de faire la mission du point A au point B ou activer l’événement tel qu’il s’est réellement produit. Une fois activé, des conditions s’ajoutent à l’accomplissement de la mission : utiliser uniquement des fusils, attaquer dans la noirceur complète, des ennemis plus résistants, terminer la section avant les frappes du rayon de l’aube. De nombreuses variations existent, ce qui augmente de façon significative la difficulté. En plus d’offrir un défi additionnel, ces conséquences permettent d’accumuler des étoiles plus rapidement.
Des étoiles dites-vous? À quoi servent-elles? Elles ont deux utilités principales. Tout d’abord, elles permettent de déverrouiller des skins d’armes et de personnages, ainsi que le mode Conséquence. Ce chapitre additionnel se passe durant les évènements de Gears Of War 3, alors que Marcus demande à Baird et Cole d’aller chercher du renfort à Halvo Bay et de les envoyer par la suite à Azura. Vous allez donc vivre le déroulement de cet épisode et savoir ce qui est arrivé. Bonne idée qui est, au final, décevante, de par sa durée de vie. Un gros 45 minutes pour compléter.
Le mode multijoueur n’a pas vraiment évolué en comparaison au troisième épisode. À sa défense, il faut dire qu’il était excellent et qu’ici, Epic a simplement fait un copier/coller. Les modes présents sont : match à mort, match à mort en équipe, domination et survie. Frénétiques, démentielles, endiablées, rapides, les termes pour décrire les parties en ligne ne manquent pas. Gears Of War 3 offrait l’un des meilleurs multijoueurs sur console et Judgment poursuit dans la même veine. Je dois par contre critiquer le nombre restreint de cartes disponibles. Je n’ai joué que sur trois cartes différentes en cinq heures de match à mort. Si elles sont bien conçues, la quantité demeure beaucoup trop limitée.
Les modes bestiales et horde ont disparu. Ils ont été remplacés par le mode survie, qui se veut une fusion entre les deux. En effet, maintenant, les races peuvent être contrôlées par des joueurs. La jouabilité est améliorée avec l’apparition des classes de soldats (ingénieur, soldat, médecin et support) ayant chacun leurs habiletés. Les cartes sont petites, bien conçues et génèrent beaucoup d’actions. Si ce mode est très intéressant, il ne réussit pas à faire oublier les parties de horde présentes depuis l’épisode 2. Je ne m’explique vraiment pas cette disparition. Si l’avantage du mode survie est d’effectuer des parties rapides, il manque le côté grandiose et épique des joutes en horde.
Graphiquement, Gears of War Judgment est une réussite; parmi les plus beaux jeux disponibles sur la console de Microsoft, sans aucun doute. Les textures sont détaillées, les jeux de lumière, magnifiques et les décors, variés. Plusieurs phases du jeu permettent de contempler des panoramas à couper le souffle. Je me suis surpris à arrêter plusieurs secondes uniquement pour contempler ces horizons. La qualité artistique et le design global de l’Å“uvre sont remarquables. Les diverses unités, bien connues des admirateurs, sont de retour et demeurent toujours aussi inspirées. Le design et la conception visuelle des cartes donnent vraiment l’impression de vivre dans un monde en pleine décrépitude et sur le bord de l’anéantissement.
Conclusion :
Mon opinion est ambivalente. C’est un bon jeu, certes, mais qui n’arrive pas à la cheville de ses prédécesseurs. De plus, le côté hautement mercantil du jeu me laisse un petit arrière-goût dans la bouche. Si Epic a clairement tenté de changer la dynamique du jeu, il en a aussi fait une vache à lait. Pour espérer atteindre un volume de contenu suffisant, vous devrez assurément vous procurer les prochains téléchargements. Ce qui est honteux, en particulier lorsqu’on regarde le contenu minime livré à la base et le prix de vente. Gears of War Judgment est intéressant, certes, indispensable, aucunement.
Note : 7/10
Points forts :
Mode multijoueur exceptionnel
Campagne solo intéressante
Graphisme spectaculaire
Médailles et décorations nombreuses
Points faibles :
Contenu insuffisant
Peu de nouveautés
Campagne solo courte
Disparition du mode horde
Action répétitive