Chaos Team 2.1
La Chaos Team est de retour! Après deux tomes, où on a pu en apprendre davantage sur ce groupe de mercenaires et sur le background de cette série, Vincent Brugeas (scénario) et Ronan Toulhoat (dessin) nous offrent enfin le premier épisode de cette deuxième saison.
Si vous ne connaissez pas cette série, rappelons qu’elle se déroule dans un univers post-apocalyptique. Les grandes puissances ont été dévastées par une invasion extraterrestre. De nouvelles factions, gouvernées souvent par des criminels ou des fanatiques religieux, ont remplacé les gouvernements déchus. La Chaos Team, avec à sa tête John Clem, évolue dans ce milieu inhospitalier.
Ce nouvel album se déroule neuf mois après les événements de Lima. La Chaos Team ne semble plus avoir peur de rien. Après tout, ils sont connus de tous comme des combattants redoutables. Malheureusement, cette trop grande bravoure va leur coûter cher, très cher.
Un ancien général russe, qui se fait appeler le Tsar, a capturé l’un de leurs compagnons. Après une étude sommaire des forces de ce nouvel ennemi, la Chaos Team conclut qu’il ne s’agit que d’un groupuscule et que sauver leur compagnon se fera les doigts dans le nez. Sauf que lorsque les membres de l’équipe arrivent sur le terrain, ils se rendent vite compte que quelque chose cloche.
Le Tsar a une véritable armée et les attend de pied ferme. Comme des débutants, ils sont tombés dans un piège et s’ils ne font rien, ce n’est pas juste leur ami maintenu en otage qui risque de tomber aux mains de l’ennemi, mais bien toute la Chaos Team. L’heure est grave!
Étant un grand fan de comics américains, j’ai dévoré ce nouvel album. Comme un bon album qui vient de chez nos voisins du sud, il y a du rythme, de l’action et des rebondissements. En fait, il est même souvent difficile de croire qu’il s’agit d’un ouvrage qui a été écrit sur le Vieux Continent, tant Brugeas et Toulhoat en maîtrisent les principaux aspects.
Chaos Team 2.1 est peu bavard. On retrouve plusieurs planches muettes, et la plupart des phylactères vont à l’essentiel; pas de blabla inutile. Les personnages vont aussi à l’essentiel. Le scénario, même s’il n’est pas le plus complexe du 9e art, est cohérent, sans pour autant être trop prévisible.
Mais la véritable force de cet album est sans aucun doute son graphisme. Les personnages sont très réussis, mais on retient surtout les décors. En effet, les environnements n'ont pas qu’un rôle de second plan, ils font littéralement partie de l’histoire. Cela dit, ils ne sont pas les plus détaillés que j’ai vus jusqu’à présent (certains éléments sont flous), mais il se dégage d’eux quelque chose de très puissant, nous donnant le goût de plonger tête première dans cet univers.
Verdict
En somme, cette deuxième saison commence en force avec de l’action presque du début à la fin. Tel un sprinteur littéraire, le lecteur tourne les pages à la vitesse de l’éclair sans jamais pouvoir souffler. Il arrive à la ligne d’arrivée gorgé d’adrénaline, mais vraiment satisfait de sa performance. Et devinez quoi? Il en redemande!
Chaos Team 2.1
Vincent Brugeas (scénario) et Ronan Toulhoat (dessin)
128 pages
Akileos
Cote : 4 étoiles sur 5
Herakles tome 2
Tout le monde a déjà entendu parler des Travaux de Herakles (ou Hercule chez les Romains). Même s’il s’agit de l’un des épisodes les plus connus de la mythologue grecque, le 9e art s’en est rarement inspiré, peut-être à cause du travail colossal que ça demanderait. Herakles, du jeune auteur Édouard Cour, fait donc figure d’exception dans le monde de la bande dessinée. Après un premier tome très bien reçu par la critique en 2012, il nous offre enfin la suite des aventures du puissant héros.
Herakles poursuit donc ses devoirs. Rappelons que dans le premier tome, il en avait déjà accompli huit. Il n’en reste donc plus que quatre. Mais ceux-ci s’annoncent tout aussi corsés sinon plus que les autres. Il va devoir rapporter la ceinture d’Hippolyte (la reine des Amazones), terrasser le géant aux trois corps Géryon et voler son troupeau, rapporter les pommes d’or du jardin des Hespérides et, enfin, aller faire une petite visite aux enfers pour capturer Cerbère, le chien à trois têtes. Bref, un programme très chargé…
Les histoires se déroulant durant l’Antiquité sont rarement réputées pour être les plus drôles. À ma grande surprise, Édouard Cour a saupoudré son deuxième album de quelques répliques assez cocasses, améliorant ainsi la fluidité du récit. Un exemple parmi tant d’autres : un héros vient se présenter à lui dans l’espoir de le provoquer en duel. Le fils de Zeus ne l’écoute même pas au complet et lui donne un coup de poing pour en venir à bout.
Et on peut dire qu’on ne s’ennuie pas une seconde dans ce deuxième tome! Les scènes de bagarre s’enchaînent les unes après les autres tel un marathon. Malgré tout, on ne devient pas saturé par les scènes d’action, car l’auteur sait toujours comment les renouveler et nous surprendre. Les créatures sont différentes, tout comme les personnages et les environnements.
Ne jamais rire d’Herakles
Herakles nous apparaît comme un être invincible, puissant et qui n’a surtout pas peur du danger. Il n’a peur de rien (remarquez que si j’étais aussi fort que lui, ce serait peut-être la même chose pour moi). C’est un homme d’action. Il déteste discuter et échafauder des plans. Une créature lui bloque le passage? Au lieu de négocier ou d’essayer de trouver une façon de passer sans la blesser, il préfère lui donner un bon coup de poing pour qu’elle s’envole loin dans les airs.
Malgré sa condition particulière, Herakles ne peut venir à bout de toutes les menaces. Il est incapable de rivaliser contre la perfidie de certaines divinités.
Graphiquement, il est évident que le bédéiste s’est inspiré des figures que l’on peut trouver sur des amphores et autres vases utilisés pendant l’Antiquité. Le style de ses personnages m’a aussi rappelé celui de Mathieu Bablet, auteur notamment de l’excellente Adrastée. Ils ont, en effet, des visages très anguleux. Les décors sont toutefois plus flous, mais tout aussi beaux que ceux de son collègue.
Verdict
Avec ce deuxième tome, Herakles a finalement accompli ses 12 travaux. Ça n’a peut-être pas été de tout repos pour lui, mais pour notre part, on s’est bien amusé. Heureusement pour nous, Édouard Cour n’en a pas encore fini avec son héros mythologique, car une suite est prévue. Youpi!
Herakles tome 2
Édouard Cour
160 pages
Akileos
Cote : 4 étoiles sur 5