100 Bullets – Brother Lono
Créée par Brian Azzarello et Eduardo Risso, 100 Bullets est sans aucun doute l’une des séries de comics américains les plus réputées des dernières années. Il y a quelques mois, Urban Comics nous a offert en français le 15e et dernier tome de la saga. Par contre, et pour notre plus grand bonheur, les créateurs n’ont pas tiré un trait définitif sur leur univers sombre et violent. Avec Brother Lono, ils reviennent sur l’un des personnages les plus forts de la série, Lono.
Lono est un dur de dur, toujours en vie, et ce, malgré ce qui est arrivé dans les derniers tomes de 100 Bullets. Je vais évidemment me garder de vous révéler ce qu’ils contiennent! Tout ce que je peux dire, c’est qu’il faut plus qu’une balle à la poitrine pour en venir à bout!
Ainsi donc, on retrouve Lono dans un monastère au Mexique. Eh oui! Même un homme comme lui peut se reconvertir!
Hélas, même au fin fond de nulle part, on ne peut échapper aux emmerdes. Un cartel local cherche à s’approprier les terres de ce monastère qui accueille également des orphelins. Étant donné que le prêtre en charge des lieux n’a rien d’un combattant, ce sera à Lono de s’occuper des vilains.
Au même instant, une nonne du nom de June arrive au monastère. Tout comme Lono, elle n’a pas le profil de l’emploi. Lorsque Lono l’aperçoit pour la première fois, elle affiche un short beaucoup trop court pour une bonne soeur. On sent qu’elle cache quelque chose.
La violence (encore) au rendez-vous
La série 100 Bullets était connue pour ne pas faire dans la dentelle. Brother Lono continue dans cette lignée. Attendez-vous donc à voir des mutilations, des fusillades et du sang tout au long des 184 pages. À l’instar des films d’action, la violence est toutefois à son apogée dans les dernières planches.
Malgré cette surabondance d’hémoglobine, le scénariste a quand même pu intégrer un scénario convaincant. Bien sûr, ce n’est pas l’intrigue la plus profonde du 9e art, mais ça tient la route. Bien qu’étant assez classique, l’histoire nous réserve quelques moments surprenants. J’avoue ne pas avoir vu venir le secret des principaux antagonistes!
Graphiquement, si vous avez lu un jour un album de 100 Bullets, vous serez en terrain familier. Le dessin de Risso est toujours aussi soigné. Il sait parfaitement jouer avec la lumière et les ombres pour créer une atmosphère unique. J’ai particulièrement aimé le visage carré de Lono.
L’illustrateur s’est vraiment surpassé pour certaines cases en nous livrant des décors à couper le souffle. En revanche, il faut bien avouer que d'autres cases nous offrent des décors plutôt minimalistes et flous.
Précisons quand même qu’il possède un très bon sens de la mise en case. À l’instar d’un bon polar, il sait donner du rythme au scénario. On sent qu’il n’en est pas du tout à ses débuts et qu’il n’en est pas à son premier projet avec Azzarello.
Verdict
Si le dernier tome de 100 Bullets vous avait laissé sur votre faim, procurez-vous sans attendre Brother Lono. Vous retrouverez plusieurs éléments qui ont fait le succès de la série, dont une histoire violente, des personnages torturés et un dessin soigné. Si vous ne connaissez pas la série, je vous recommanderais quand même de commencer par le premier tome de 100 Bullets, car vous ne comprendrez peut-être pas toutes les subtilités du scénario.
100 Bullets – Brother Lono
Cote : 4,25 étoiles sur 5