Batman, Le Chevalier noir : Les trois premiers tomes
Avec sa trilogie Le Chevalier Noir, Christopher Nolan a remis l’un des héros les plus populaires de tous les temps au goût du jour. Évidemment, le milieu du comics a bénéficié de ce renouveau en nous offrant de nouvelles aventures de Batman. Batman, Le Chevalier noir, dont le troisième volet vient de voir le jour chez Urban Comics, en est un parfait exemple. On y découvre un justicier torturé et sombre, mais ayant toujours aussi soif de justice.
Un tome à part
Le premier tome, Terreurs nocturnes, doit, à mon avis, se ranger à part. D’abord, le scénariste n’est pas le même. Il s'agit de Paul Jenkins. Cette particularité est loin d'être anodine et aboutit à une approche scénaristique sensiblement différente des deux suites.
Le Chevalier Noir ne fait ainsi pas face à un seul ennemi (comme dans les tomes 2 et 3), mais à plusieurs. En effet, il doit combattre plusieurs vilains dont Double-Face, Poison Ivy, l’Épouvantail et Bane. Disons qu’il n’a pas trop le temps de s’ennuyer… Heureusement, il ne sera pas seul dans sa quête, puisque Superman, Wonder Woman et Flash vont lui donner un coup de main.
Les trois tomes recèlent beaucoup de scènes de combat (sinon on ne serait pas dans une aventure de Batman), mais ce premier épisode ne nous donne presque aucun répit. Évidemment, les amateurs d’action seront comblés, mais il aurait été bien que le scénariste puisse nous faire souffler un peu en explorant quelques facettes de la personnalité du plus grand détective de la planète. Il faut dire également qu’il reçoit un traitement plus sommaire que dans les deux autres tomes étant donné que l'histoire va se concentrer aussi sur les autres personnages (et comme on vient de le voir, la liste est longue!).
Ça commence!
À mon avis, les choses sérieuses commencent véritablement au deuxième tome. Le scénario de Cycle de violence a été confié à Gregg Hurwitz, alors que David Finch était toujours responsable de l’aspect graphique. Visuellement, il n’y a donc pas vraiment de discontinuité avec le premier opus. C’est sombre, violent, mais plutôt détaillé.
Dans ce second épisode, le vilain de service est le terrifiant Épouvantail. Il n’y en a pas d’autres (ou presque) comme dans Terreurs nocturnes. Celui-ci a décidé d’enlever des enfants dans la ville pour approfondir ses expériences sur la peur. On se doute que Batman ne le laissera pas faire longtemps. Tôt ou tard, il va y avoir une confrontation. Celle-ci sera cependant plus psychologique que physique. Et croyez-moi, ça va brasser!
Ce sera l’occasion de revenir sur les incidents qui ont causé la mort des parents de Bruce. Chose rare, l’album revient aussi sur l’enfance de l’Épouvantail. Sans trop vous en dire à ce sujet, disons simplement que son père menait des expériences peu orthodoxes sur lui. On comprend mieux ainsi pourquoi Jonathan Crane est devenu l’Épouvantail et pourquoi il « aime » autant la peur. Le fan de Batman que je suis a pu se régaler de toutes ces informations inédites ou presque!
Se relever après un drame
Le troisième tome, Folie furieuse, continue aussi dans le même style. Gregg Hurwitz a hérité du scénario, alors que le dessin a été confié à deux illustrateurs, Ethan Van Sciver et Szymon Kudranski. Si le premier continue dans la lignée de Finch, le second affiche un style plus personnel, qui cadre un peu moins avec la série. Malgré tout, je ne peux nier qu’il a beaucoup de talent.
Dans le troisième tome, le nouveau méchant est le Chapelier fou. Celui-ci tente de recréer une journée merveilleuse qu’il avait vécue avec une jeune femme du nom d’Alice quand il était adolescent. Pour ce faire, les chapeaux qu’il a vendus aux habitants de Gotham contiennent une puce de contrôle mental. Il compte ainsi les forcer à participer à sa drôle de pièce de théâtre.
Cet album ne revient pas sur la jeunesse de Bruce, mais seulement sur celle du Chapelier fou. Remarquez que ce n’est pas désagréable. On aurait pu lui consacrer un album au complet! Pauvre homme! Sûrement l’un des plus timbrés de l’univers de Batman!
Folie furieuse m’est apparu comme le plus violent et, en même temps, le plus dramatique de tous. Batman se remet en question. Il souhaite peut-être ranger sa cape une bonne fois pour toutes. Malheureusement, une tragédie va l’en empêcher. En tout cas, s’il y a un super-héros qui a souffert au fil du temps, c’est bien lui!
Des visages familiers
Pendant ces deux derniers tomes, Batman va croiser également quelques autres personnages (amis ou ennemis) de la licence comme Catwoman ou le Pingouin. Ceux-ci ne font que de brèves apparitions, ayant sûrement pour but de faire plaisir aux fans. J’apprécie le geste et je suis reconnaissant qu’ils n’aient pas pris plus de place. Sinon, ils auraient écarté notre pauvre Batman! Il ne l’aurait pas mérité!
Verdict
Même si elle est sensiblement différente de la trilogie cinématographique de Christopher Nolan, cette nouvelle série de comics mettant en scène Batman plaira aux fans de la première heure, tout en ayant les qualités requises pour attirer un nouveau public. Après tout, Batman n’est pas né sur pellicule, mais bien sur papier!
Batman, Le Chevalier noir – Terreurs nocturnes
Paul Jenkins et David Finch
176 pages
Urban Comics
Cote : 3,75 étoiles sur 5
Batman, Le Chevalier noir – Cycle de violence
Gregg Hurwitz et David Finch
160 pages
Urban Comics
Cote : 4,25 étoiles sur 5
Batman, Le Chevalier noir – Folie furieuse
Gregg Hurwitz, Ethan Van Sciver et Szymon Kudranski
180 pages
Urban Comics
Cote : 4 étoiles sur 5