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L’enquête menée par l’Institut canadien des identités et des migrations (ICIM) a été remise à l’Agence QMI pour le 13e anniversaire des attentats perpétrés contre les tours du World Trade Center et de l’édifice du Pentagone, entraînant le décès de près de 3000 personnes.
Interrogés à savoir si ces attaques avaient changé leur manière de concevoir la sécurité, 58 % des Canadiens ont répondu par l’affirmative, contre 36 % qui estiment que rien n’a changé pour eux.
Les citoyens de confession juive ont été les plus nombreux à avoir été marqués. Dans une proportion de 71 %, ils ont indiqué que ces événements ont modifié leur sentiment de sécurité.
À l’autre bout du spectre, 46 % des musulmans et 42 % des jeunes de 18 à 24 ans affirment avoir été affectés par ces attentats.
Cette dernière donnée a semblé étonner le démographe Jack Jedwab, dont l’entreprise a réalisé ce sondage. M. Jedwab a souligné à l’Agence QMI que ces jeunes étaient âgés entre 5 et 11 ans au moment des attentats.
«Cette histoire continue de résonner et d’être transmise auprès de cette génération, a-t-il dit. Mon fils, qui a 18 ans, a visité avec moi le musée 9/11 de New York. Et même lorsqu’il n’avait que 5 ans, ces faits l’interpellaient. La visite du musée a fait en sorte de rendre ces événements plus significatifs pour lui.»
Les événements du 11 septembre 2001 ont modifié la vision des groupes religieux pour 42 % des Canadiens (et 49 % des francophones), et depuis, ils soutiennent ne plus avoir la même perception qu’avant les attentats. À peine 27 % des musulmans partagent cette idée.
Tarek Fatah, fondateur du Congrès musulman canadien et vif critique de l’extrémisme islamique, estime que les réponses des musulmans interrogés par le ICIM ne reflètent pas la réalité. Selon lui, la vie des musulmans aussi a changé depuis le 11 septembre 2001.
«Je pense que cela traduit une forme de déni ou d’illusion», a confié M. Fatah, qui considère que les musulmans devraient se sentir très concernés par les conséquences du terrorisme.
Des douzaines de Canadiens ont été reconnus pour avoir voyagé et pris part à des activités terroristes dans leurs pays d’origine. Des observateurs qui prennent part à des missions de sécurité estiment que plusieurs autres ont récemment joint des groupes islamistes, après leur conversion à l’Islam, dans le but de mener des combats.
Près de la moitié des Canadiens sondés par l’ICIM se disent en accord avec l’idée voulant que les Canadiens qui ont voyagé outre-mer avec des organisations militaires non gouvernementales, comme des cellules terroristes en Irak ou en Syrie, doivent perdre leur citoyenneté. Pas moins de 57 % des 45 à 54 ans sont de cet avis, particulièrement chez les francophones et les Albertains.
Ce type de réprimande trouve moins d’échos auprès des Canadiens de 18 à 24 ans (à peine 34 %) et chez ceux de confession musulmane (36 %) M. Fatah a qualifié cette réponse des musulmans de «portrait inquiétant» suggérant qu’il serait nécessaire pour eux de développer une forme d’unité sur les notions liées au terrorisme.
«La population musulmane semble passablement incapable de parler ou d’exprimer une position consensuelle sur cette question», a-t-il conclu.
Le sondage de l’ICIM a été effectué auprès de 2063 Canadiens en janvier 2014. La marge d’erreur est de 2,5 points de pourcentage, 19 fois sur 20.