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Le gluten… mythe ou réalité?

Auteur: Denis Pedneault
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Le gluten… mythe ou réalité?

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Tout le monde sait que l’alimentation joue un rôle important dans le maintien d’un corps en santé. On continue d’ailleurs encore de faire la publicité d’aliments supposément santé tout simplement parce qu’ils sont « riches en fibres ». Le fameux pain brun est l’exemple parfait où, encore une fois, certaines compagnies abusent de cette étiquette pour vanter les mérites de leurs produits. Mais pourquoi donc cette propagande n’est-elle pas dénoncée ou attaquée? Pour répondre à cette question, je vais vous en poser une autre… Pourquoi, d’après vous, voit-on autant de publicités sur les produits céréaliers au Canada? La réponse est simple, parce que c’est ce qui fait rouler l’économie dans ce pays! Vous ne le croyez pas? Regardez les chaînes américaines quelques minutes et comptez le nombre de publicités de produits céréaliers, puis changez pour une de nos chaînes et comparez vous-même. Aussi, si vous regardez la pyramide alimentaire des États-Unis, qui tentent de combattre l’épidémie d’obésité et de diabète, vous remarquerez que la recommandation pour les produits céréaliers est de 6 onces par jour, soit environ 177 ml (donc même pas une tasse). D’ailleurs, la première recommandation n’est même pas d’ordre alimentaire, mais bien physique alors qu’on recommande avant tout une activité régulière d’au moins 30 minutes. Et de son côté, que recommande la pyramide canadienne? Tenez-vous bien : au moins 6 portions d’environ 125 ml de produits céréaliers par jour, soit 750 ml (eh oui, trois bonnes tasses)! Ai-je vraiment besoin d’en rajouter? Voilà en partie pourquoi au Canada on dénie encore fortement l’alimentation « sans gluten », tandis qu’aux États-Unis, cela fait déjà plusieurs années que les médecins étudient la question, entreprennent des recherches et écrivent des ouvrages sur le sujet. Je ne serai même pas surpris si je reçois des commentaires hostiles à la suite de l’écriture de cet article dans les prochains jours et si c’est le cas, cela ne fera que prouver mon point quant à l’attitude conservatrice canadienne en matière d’alimentation. Je n’attaque pourtant personne individuellement et je n’invente rien non plus… je ne vois vraiment pas à quoi ça m’avancerait.

Qu’est-ce que le gluten?

Je ne m'aventurerai pas dans les détails, car ce n’est pas le but de cet article, donc pour vous situer globalement, sachez que le gluten est une protéine provenant du blé. Je sais que le mot protéine est en vogue en ce moment, mais il faut aussi savoir que certaines d’entre elles sont néfastes pour le corps humain. Le gluten contient deux composants appelés gliadines et gluténines. Il n’est pas soluble dans l’eau et c’est entre autres lui qui donne aux pâtes leur consistance et leur délicieuse texture. Presque tous les aliments préparés contiennent du gluten pour cette simple raison (la texture et le goût) et on peut aussi le retrouver dans des produits dérivés comme la bière et la sauce soya. La gliadine est le composé du gluten qui est soluble dans l’eau et que l’on associe de plus en plus à la maladie cœliaque et aux intolérances génétiques. Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que vous n’avez pas besoin d’être cœliaque pour être « sensible » au gluten et subir les effets néfastes de composés comme la gliadine. D’un autre côté, il faut aussi concevoir que c’est au fil du temps que les signes pathologiques ou dégénératifs feront surface sous forme de divers troubles connexes (ex. : inflammatoires).

La maladie cœliaque est reliée à plus d’une condition pathologique. C’est une réaction auto-immune amplifiée entre autres sous l’exposition au gluten. Le corps s’attaque alors aux villosités intestinales qui aident à l’absorption des nutriments et les effets sur la santé sont alors assez évidents, pour ne pas dire violents. Les gens qui souffrent du syndrome du côlon irritable, qui sont allergiques, sensibles ou simplement intolérants au gluten réagissent à divers degrés. Ma femme fait partie de ces personnes qui souffrent du syndrome du côlon irritable et dont on a malheureusement ignoré la validité des symptômes pendant des années. Heureusement, les médecins ont finalement daigné se rendre à l’évidence que quelque chose clochait et sa situation ne fait que s’améliorer progressivement depuis que nous avons décidé de la prendre en main. Ceux qui, comme elle, ont déjà souffert de crampes intestinales (des vraies) savent à quel point celles-ci sont réelles et douloureuses! Et je peux vous dire que je ne voudrais pas être à sa place lorsque je la vois se tordre de douleur à la suite d'une réaction alimentaire. Aux dires de plusieurs personnes, c’est apparemment aussi pire sinon plus que des crampes d’accouchement! On aura beau dire qu’il y a un effet placebo dans toute pratique ou que c’est dans la tête des gens, ma femme et mes clients qui expérimentaient ce genre de symptômes ont tous vu une diminution marquée de ces derniers après avoir éliminé le gluten de leur alimentation.

Plus d’une trentaine de symptômes ont été répertoriés en recherche et à divers degrés. Ceux-ci sont autant associés à la maladie cœliaque qu’aux intolérances ou allergies. Ainsi, si vous souffrez de façon chronique de diarrhée, de constipation, de ballonnements, de gaz, d’inconforts intestinaux, de brûlements d’estomac, de rétention d’eau, de douleurs articulaires, de crampes intestinales, d’étourdissements, d’irritations cutanées, de déséquilibres hormonaux, de maux de tête, de manque d’énergie ou d’amplification de réponses allergiques (ex. : respiratoires), vous devriez au moins considérer cette possibilité.

Quelles sont vos chances d’être sensible au gluten? Heureusement, quoiqu’on considère que beaucoup de cas sont ignorés ou non diagnostiqués, environ 1 % seulement de la population serait réellement cœliaque. Par contre, à la suite de différentes recherches effectuées aux États-Unis sur le sujet, on estime qu’environ le tiers (au minimum) de la population nord-américaine non cœliaque serait réactif à un certain degré.

Pourquoi ces réactions? Parce que le corps ne reconnaît tout simplement pas ou n’a pas la capacité de procéder la quantité surabondante de produits, comme la gliadine, contenus dans le blé d’aujourd’hui. Saviez-vous que la teneur en gliadine varie d’ailleurs d’une région à l'autre de la Terre? Par exemple, en Europe, le blé contient souvent moins de gluten qu’ici, car ces pays ne cherchent pas à exploiter autant cette ressource. Au Canada, la surproduction et la dénaturation des sols ont en quelque sorte créé cette situation. Le blé n’est plus ce qu’il était autrefois et le corps ne reconnaît plus la nourriture comme étant naturelle, donc il réagit; c’est normal et il faut s’y attendre. Et il n’y a pas que le gluten. Ces hybrides génétiquement modifiés contiennent aussi d’autres éléments avec lesquels le corps ne sait pas quoi faire. L’amylopectine, cet amidon que le corps ne peut convertir en source d’énergie et qu’il a le réflexe de stocker presque automatiquement en gras, en est un exemple.

C’est pourquoi je suggère à mes clients de choisir des aliments qui se rapprochent le plus possible de leur aspect naturel. J’espère que vous voyez que je ne suis pas en train de vous inciter à aller dévaliser les étagères « sans gluten » de votre épicerie. N’oubliez pas ce que j’ai mentionné plus haut à propos des compagnies qui essaient de faire de l’argent dès qu’elles en voient la possibilité. Ce que j’encourage, par contre, c’est une alimentation saine dénudée d’aliments transformés qui contiennent tous ces ingrédients artificiels que le corps ne sait pas comment traiter et qui polluent progressivement votre intérieur. J’ai par ailleurs souvent parlé des irritants et de leurs effets sur l’organisme dans des articles antérieurs. Ce n’est pas non plus parce qu’un produit indique qu’il est « sans gluten » que celui-ci est nécessairement bon pour la santé. J’ai abordé le sujet des fausses représentations dans mon article intitulé : « Ne vous faites pas avoir! ».

Cet article n’a pas pour but de partir une propagande, mais bien de vous sensibiliser aux effets que le gluten peut avoir sur vous. À vous de juger si vous pouvez en bénéficier et de le considérer. Personnellement, je crois que les athlètes et les personnes qui font des efforts pour prendre soin de leur corps devraient le faire. La réaction au gluten n’est pas une conspiration, c’est un effet réel que plus de gens que vous ne pouvez le penser vivent. Je suis conscient qu’il y a une quantité incroyable de désinformation sur tout ce qui entoure les diètes et la perte de poids, et que cela n’aide en rien à éclaircir le sujet aux yeux de la population. Les gens pensent que la réaction au blé est une « nouvelle », mais il y a déjà des années que des cas sont répertoriés et on en parlait même à l’époque de l’Empire romain.

Si vous décidez d’éliminer le gluten de votre alimentation, ne vous surprenez pas si vous sentez que vous avez plus d’énergie, que vous dormez mieux, que vous avez moins de difficulté à vous concentrer et que vos symptômes inflammatoires diminuent. C’est ce que bien des gens, dont mes clients, remarquent en général. Il faut d’ailleurs l’éliminer complètement pour en retirer tous les bienfaits ou diminuer les symptômes visés, car, comme tout irritant, tant que celui-ci sera présent dans l’organisme, la réaction le sera aussi. Si cela vous intéresse et que vous ne voulez pas vous perdre dans la quantité d’écrits sur le sujet, je vous suggère entre autres les vidéos du docteur Mehmet Oz, qui est une autorité reconnue mondialement en la matière et qui expose plusieurs éléments traités dans cet article.

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