Bande dessinée : Six revolvers pouvant causer l’apocalypse, et le retour des Druides!
Auteur: Philippe MichaudPour consultez la critique de Les Druides, Tome 8, cliquez ici (ou visitez la deuxième page de cet article).
Bon, je vois déjà votre tête! Des cowboys? Ça ne fait pas vraiment 2014… Mais attendez! Vous verrez que ça n’a rien à voir avec les vieux westerns qui passent le dimanche soir en noir et blanc à la télévision (cela dit, je n’ai rien contre ces films).
Comme le laisse présager son titre, The Sixth Gun tourne autour de six revolvers mythiques. La personne qui les détiendrait tous aurait le pouvoir de causer l’apocalypse.
Le général confédéré Oleander Hume eut un jour en sa possession ces fameuses armes. Il en donna quatre à ses quatre cavaliers les plus fidèles, un offrant le don de la jeunesse éternelle à son épouse et garda le plus puissant pour lui, celui pouvant lire l’avenir.
Le général n’a toutefois pas pu en profiter longtemps. Un homme s’est dressé contre lui et l’a vaincu. Il n’a toutefois pas pu le tuer. Il est maintenu entre la vie et la mort en attendant que ses quatre cavaliers et son épouse retrouvent la fameuse sixième arme qui pourrait lui redonner sa puissance d’antan.
Cette arme, c’est Becky Montcrief qui l’a détient. Elle l’a obtenue des mains de son beau-père mourant à la suite d’une attaque faite par les hommes de l’épouse du général. Bien vite, elle va devoir s’allier à Drake Sinclair, un homme pas très net, mais qui a le mérite de vouer une grande haine au général. Ensemble, ils vont tenter de stopper le général. Sans trop vous en dire, voici ce qui résume le premier tome, De mes doigts morts.
Pour éviter de vous gâcher la surprise (et pour vous donner envie de découvrir par vous-même cette série), je vais être bref avec le scénario d'À la croisée des chemins, le deuxième épisode. Disons seulement que l'on retrouve les mêmes protagonistes qui devront, cette fois-ci, faire face à une nouvelle menace encore plus terrible que la première. Pour le reste, il faudra le lire!
Un mélange parfait entre fantastique et western
Contrairement à une autre série parue chez Urban Comics, East of West, The Sixth Gun demeure assez respectueux de l’époque western. Il n’y a pas vraiment d’éléments de science-fiction. En fait, tout ce qui sort de l’ordinaire est relié au fantastique. On retrouve ainsi des esprits, des zombies ainsi que des créatures tirées des contes de fées. Les six revolvers, mis à part leurs pouvoirs extraordinaires, ont l’apparence d’armes utilisées à cette époque. Et cela dit, ils sont très bien exploités par les auteurs.
Personnellement, je trouve qu’il y a un bel équilibre entre les deux « aspects » du récit. Le fantastique est évidemment au coeur de l’histoire (et c’est ça qui fait le charme de l’oeuvre), mais il laisse aussi la place aux aspects les plus importants d’un western.
Même s’il n’y a pas vraiment de duels, on retrouve plusieurs caractéristiques d’un western, dont la présence de protagonistes charismatiques, voire d’anti-héros dignes d’un film de Sergio Leone.
Le dessin ne tente toutefois pas de reproduire les codes du western spaghetti. La mise en scène rappelle davantage les romans graphiques des années 2010. Les grands-angles sont assez rares. On assiste toutefois à quelques belles illustrations, surtout dans le premier tome, montrant des paysages arides.
Un bémol?
Je n’ai vraiment rien à dire de négatif sur De mes doigts morts. Par contre, certains aspects du second tome m’ont déplu. Il est certes plus sombre que le premier. Ce n’est pas là le problème. C’est plutôt l’équilibre entre western et fantastique qui semble ne plus être maintenu. Pourtant, c’était l’une des forces du premier album. À la croisée des chemins penche vraiment plus vers le fantastique, si bien que parfois on oublie que l’on est en présence de cowboys. J’espère seulement que le troisième épisode va ramener l’équilibre du premier.
Du point de vue scénaristique, il m’a semblé aussi un peu moins abouti. Certains aspects du récit semblent être traités un peu trop rapidement. Par exemple, il est difficile de craindre réellement le méchant. En fait, on a même de la difficulté à l’identifier. C’est à l’opposé du premier tome qui nous présentait un général sanguinaire et cruel. Je pense que le fait que ce deuxième tome comporte presque 50 pages de moins que le premier explique en grande partie cette lacune. Les auteurs n’ont pas eu le choix de couper ici et là.
Verdict
Si vous avez envie de voir des cowboys d’un nouvel oeil, je vous recommande fortement The Sixth Gun. Vous vous régalerez en lisant le premier tome. La suite n’est peut-être pas aussi bonne, mais elle vous permettra quand même de passer un moment agréable. Pour ma part, j’attends déjà le troisième tome!
The Sixth Gun 01 : De mes doigts morts…
Cote : 4,5 étoiles sur 5
The Sixth Gun 02 : À la croisée des chemins
Cote : 4 étoiles sur 5