La famille Carter – Don’t Forget This Song de Frank M. Young et David Lasky est sans aucun doute l’un des ouvrages les plus volumineux à paraitre chez la Pastèque cette année. C’est aussi l’un des plus sérieux. En effet, le roman graphique de 192 pages, traduit de l’anglais, retrace l’histoire de la famille Carter, l’un des piliers du country moderne.
Avant d’aller plus loin, peut-être est-il important de préciser que je n’avais jamais vraiment entendu parler de cette famille de musiciens. Et c’est très malheureux! À la fin de ma lecture, la première chose que j’ai faite est de chercher quelques-unes de leurs chansons les plus populaires. Je ne suis pas très country, mais j’ai su reconnaitre la qualité de leur musique. Merci à cet album de m'avoir fait découvrir ce groupe!
Mais revenons, si vous le voulez bien, à la bande dessinée. Évidemment, l’album s’adresse d’abord et avant tout aux amoureux de la musique country et aussi aux fans de ce groupe de musiciens. En effet, il retrace la formidable carrière de cette famille, qui s’est surtout produite de 1927 à 1944. Elle était composée de trois membres, Alvin Pleasent, Sara et Maybelle.
En revanche, les auteurs ne se sont pas uniquement concentrés sur le volet « showbiz » de leur vie. Ainsi, l’album consacre une grande partie de ses chapitres à la vie personnelle des musiciens. Par exemple, Alvin et Sara ont été marié, ont eu des enfants et ont ensuite divorcé. Bon. Leur vie n’était pas aussi tumultueuse que certaines vedettes de nos jours, mais demeure assez intéressante à découvrir.
Les auteurs n’ont pas voulu non plus idéaliser leurs membres. Certaines séquences nous montrent, par exemple, les moins bons côtés d’Alvin. Le « leader » du groupe préférait souvent partir quelques jours pour trouver l’inspiration pour ses nouvelles chansons plutôt que d’aider sa femme.
Il reste qu’en pénétrant dans leur vie personnelle, les auteurs nous convient à découvrir une parcelle plus ou moins connue de l’histoire des États-Unis. Avant son succès, la famille Carter était loin de rouler sur l’or, comme les autres agriculteurs de la région. Elle n'avait souvent rien à mettre sur la table à l'heure du souper.
Un travail sérieux
Ce serait injuste de ne pas féliciter le travail biographique qui a été fait par le scénariste. Pour compléter le scénario, il a épluché un nombre important d’entrevues et d’ouvrages. Cela se ressent de la première à la dernière planche. La bande dessinée nous parait des plus authentique.
Ça se ressent également du point de vue graphique. Le dessin est sobre. Les environnements sont souvent assez minimalistes, quoique certains valent le détour. De toute façon, un style plus coloré aurait été assez mal vu. Après tout, La famille Carter – Don’t Forget This Song se passe pendant la crise de 1929 et durant la Deuxième Guerre mondiale…
Verdict
Grâce à La Pastèque, nous pouvons maintenant découvrir, avec à ce roman graphique richement documenté et accessible, l’histoire d’une famille de musiciens qui a joué une place importante dans la musique moderne.
La famille Carter – Don’t Forget This Song
Frank M. Young et David Lasky
La Pastèque
Cote : 3,5 étoiles sur 5.