Amorcée en 1993 par Claude Lacroix et François Bourgeon, Le Cycle ce Cyann est une série de science-fiction à part dans le monde de la bande dessinée. Il faut dire qu’au cours de son existence, elle a changé plusieurs fois d’éditeurs : elle a débuté sur Casterman, puis est allée chez Vents d’Ouest avant d’atterrir définitivement chez Delcourt. Malgré la tempête, elle a su garder le cap. Le sixième tome, Les aubes douces d’Aldalarann, est paru il y a quelques semaines seulement et vient conclure cette magnifique saga.
20 ans plus tard
Plus de 20 ans, voilà donc le temps qu’ont dû attendre les fans avant de pouvoir mettre la main sur la conclusion de cette série. Contrairement à beaucoup d’autres auteurs, qui sortent de nouveaux tomes chaque année, Lacroix et Bourgeon ont voulu prendre davantage leur temps. Ils ont quand même accéléré la machine depuis les dernières années, puisque le sixième épisode est sorti tout juste 2 ans après le cinquième. Deux ans, c’est court, quand on sait que huit ans se sont écoulés entre la parution du deuxième et troisième tome. Par contre, je ne pense pas que cela est trop nuit à la qualité.
Le Cycle de Cyann est reconnu pour la richesse, la grande originalité et la cohérence de son univers. Je crois que ce dernier album fait bien honneur à la série. On retrouve l’intrépide Cyann qui, encore une fois, devra voyager sur des planètes à l’environnement totalement éclaté. Attristée par la perte d’êtres chers, elle est forcée de s’exiler sur Aldalarann. Il peut toutefois être difficile d’échapper à son passé.
L’histoire de cette série étant assez complexe, je vous recommande de mettre la main sur les autres tomes ou, si vous les avez déjà, de les relire. Les aubes douces d’Aldalarann est le genre d’ouvrage qu’on ne risque de ne pas comprendre si on n’a pas une bonne compréhension des épisodes précédents.
En terrain connu
En deux décennies, le dessin de François Bourgeon a connu une lente évolution. C’est tout à fait normal. En revanche, à la lecture de ce sixième album, on est toujours en terrain connu. On reconnait immédiatement son style. Et c’est d’ailleurs une très bonne chose que les deux auteurs aient continué à travailler ensemble durant tout ce temps. J’avoue ne pas trop aimer le changement de scénariste ou de dessinateur en plein milieu d’une série.
L’héroïne est, pour sa part, toujours aussi séduisante. Elle n’hésite pas à prendre des poses « sexy » pour aguicher le lecteur. Mais ce que j’aime de ce personnage, c’est qu’elle n’est pas non plus le stéréotype de la femme fatale. Bien sûr, elle n’a pas une once de graisse, mais son visage n’est pas, du moins à première vue, le plus plaisant à regarder. C’est à mesure que l’on tourne les pages que l’on tombe comme amoureux d’elle.
Verdict
Si vous êtes un fan de la série, Les aubes douces d’Aldalarann est probablement la conclusion que vous attendiez. Encore une fois, les auteurs n’ont pas eu peur de prendre des risques en nous offrant une faune et une flore parmi les plus singulières du neuvième art. Et que dire de son héroïne qui même si elle peut parfois être capricieuse et égoïste n’en demeure pas moins des plus attachante.
Le Cycle de Cyann – Les aubes douces d’Aldalarann
Claude Lacroix et François Bourgeon
Delcourt
Cote : 4,25 étoiles sur 5.