La Pastèque est bien connue pour les bandes dessinées de qualité qu’elle édite depuis plusieurs années déjà. Par contre, l’éditeur québécois s’intéresse également à un autre volet : l’édition de titres jeunesses. Elle avait l’habitude de nous offrir des livres pour les lecteurs débutants. Avec Le voleur de sandwich d’André Marois et Patrick Doyon, elle nous propose un ouvrage mélangeant astucieusement bande dessinée et roman. Même si elle est destinée d’abord aux lecteurs de 8 à 12 ans, je suis persuadé que plusieurs grandes personnes prendront un grand plaisir à se plonger dans cette oeuvre intrigante.
Oh non! Quelqu'un a volé mon sandwich!
Marin est un enfant chanceux : ses parents adorent lui concocter de superbes sandwichs pour son lunch à l’école. Comme chaque lundi, il s’apprête à déguster son sandwich préféré : jambon-cheddar-laitue.
Mais lorsqu’il ouvre sa boite à lunch, sur l'heure du diner, il découvre que quelqu’un a osé lui voler son repas! Mais qui est-ce que ça peut bien être? Un de ses camarades de classe? Un adulte? Un professeur? Notre Sherlock Holmes en herbe va mener sa petite enquête pour découvrir qui est le véritable coupable de cet abominable crime. Vous l’aurez compris, Le voleur de sandwichs est un polar.
Sage décision de la part des auteurs d’avoir choisi comme terrain de jeu de leur album une école primaire. Je pense que les jeunes lecteurs s’identifieront plus facilement au héros, en plus de pouvoir « embarquer » plus facilement dans sa quête. Car, après tout, ce n’est pas si surprenant que ça, se faire voler son lunch…
Même si c’est un album jeunesse, les auteurs ne prennent jamais leur jeune lectorat pour des imbéciles. Le récit est coloré, très vivant et, surtout, rempli d’humour. Je ne parle pas ici d’un humour de « bébé lala ». On est à l’opposé de l’humour parfois trop facile des films d’animation américains. Ici, c’est un plus subtil, si bien que quelques blagues ne seront comprises que par les lecteurs les plus âgés.
Et que dire du héros? Si les plus jeunes se reconnaitront un peu en lui et verront en ce dernier un exemple de persévérance, les plus vieux, de leur côté, tomberont immédiatement sous le charme de sa naïveté enfantine.
C'est vrai. Certains personnages secondaires auraient pu, peut-être, être plus développés. Je ne pense toutefois pas qu’il faille crier au drame. Ça aurait pu briser le rythme et surtout faire perdre l’attention à ceux qui en sont à leurs premières lectures.
De son côté, le mélange entre textes et dessins est très bien réussi. Avec ses angles parfois improbables, les jeunes tomberont amoureux de ces dessins qui leur rappelleront peut-être leurs propres créations artistiques.
Verdict
Bref, Le voleur de sandwichs est un livre à offrir autant à un enfant qui n’a jamais été intéressé par la lecture qu’à celui qui a déjà lu des dizaines de romans jeunesses et qui souhaite vivre une expérience inédite.
André Marois et Patrick Doyon
La Pastèque
Cote : 4,5 étoiles sur 5.