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Des ébauches qui remontent à loin!
Il faut remonter en 1985 pour voir les premières ébauches de la PlayStation. À cette époque, Nintendo travaillait sur un prototype permettant le support des disquettes sur la Famicom. Or, plusieurs problèmes sont survenus. En outre, la nature magnétique réinscriptible de ce format faisait en sorte que le contenu stocké sur une disquette pouvait être facilement effacé. De plus, Nintendo craignait énormément la contrefaçon de ce type de support.
Quelques années plus tard, Phillips et Sony développèrent le CD-ROM/XA, une extension du CD-ROM combinant des formats audio compressés et des données visuelles. Nintendo se montra très intéressée et passa un accord avec Sony afin que celle-ci développe un module d'extension pour sa seconde console de salon, soit la Super Famicom.
Pourquoi Nintendo a-t-elle choisi Sony au lieu de Phillips? Tout simplement en raison de Ken Kutaragi, celui que l'on surnommera plus tard le père de la PlayStation. L'homme vendit à Nintendo le processeur Sony SPC-700 qui, en raison de ses performances surprenantes, convainquit Nintendo de donner le contrat du module d'extension à Sony.
Le partenariat raté
Parallèlement au module d'extension, Sony développa sa propre console, mais qui serait compatible tant avec le nouveau format disque créé par Sony qu'avec les cartouches de Nintendo. Ainsi, avec le projet SNES-CD, Sony pourrait infiltrer le jeu vidéo en ayant le soutien d'un géant de ce domaine.
En 1989, le SNES-CD était sur le point d'être annoncé lorsque le président de Nintendo, Hiroshi Yamauchi, entra dans une rage complètement folle. En relisant le contrat liant sa firme à Nintendo, il s'aperçut que ce dernier donnait tous les droits de possession des jeux de la SNES-CD à Sony. Yamauchi décida alors d'annuler en catimini tous les plans d'association entre les deux compagnies. Sans en informer Sony, Nintendo se rendit au siège social de Phillips afin de conclure un nouveau partenariat permettant aux franchises de Nintendo d'être lancées sur les machines de Phillips sans qu'aucun droit ne soit cédé à cette dernière.
En juin, alors que tous (incluant Sony) croyaient qu'une nouvelle alliance entre Nintendo et Sony allait être annoncée dans le cadre du Consumer Electronics Show, le président de Nintendo of America, Howard Lincoln, monta sur la scène et annonça la fin de l'entente avec Sony et le début de celle avec Phillips. Une douche froide s'abattit sur les dirigeants de Sony, qui venaient tout juste de trouver le nom Play Station pour le projet. Plusieurs considéraient aussi cela comme une trahison fatale, une firme japonaise en trahissant une autre pour conclure une entente avec une compagnie européenne étant impensable. Bref, entre Sony et Nintendo, un douloureux divorce venait de se réaliser.
La mise en chantier de la PlayStation
Anéantis, les patrons de Sony pensèrent arrêter toutes les recherches. Or, ils trouvèrent plutôt une nouvelle motivation et utilisèrent tous les prototypes développés avec Nintendo afin de concevoir leur propre console. Nintendo tenta de faire stopper la commercialisation du projet, mais un juge de la cour fédérale des États-Unis rejeta cette demande.
En octobre 1991, le premier modèle de la Play Station fut montré et on estime que Sony en a produit 200. Puis, à la fin de l'année 1992, Sony et Nintendo conclurent une entente afin que cette nouvelle console puisse supporter les jeux de la SNES. Toutefois, Nintendo demanda la conservation des droits des jeux afin de retenir tous les profits qu'ils engendreraient.
Sony fit à son tour un pied de nez à Nintendo en déterminant que la SNES commençait à montrer ses limites techniques. De plus, le travail sur une nouvelle génération de consoles plus puissantes était sur le point de s'amorcer. Sony commença à travailler sur un nouveau modèle de Play Station en 1993. Le port pour les jeux SNES fut enlevé et les deux noms de la console furent fusionnés afin de créer le mot « PlayStation ».
Après la guerre, le succès!
La PlayStation est officiellement lancée le 3 décembre 1994 au Japon. L'année suivante, elle est commercialisée en Amérique du Nord, en Europe et en Océanie. La console connaîtra un immense succès grâce à de nombreux partenariats conclus par Sony, le principal étant avec Squaresoft, qui lancera ses franchises à succès sur la console de Sony plutôt que sur celle de Nintendo. Au total, on estime qu'en dix années d'existence, il s'est écoulé pas moins de 100 millions de consoles PlayStation!
Par ailleurs, la manette de la PlayStation présente une caractéristique unique : ses boutons sont représentés par des symboles et non des lettres. Le designer de la manette a ainsi expliqué comment on pouvait reconnaître les boutons : le Triangle représente le point de vue (la tête ou une direction), le Carré est une feuille de papier (pour les documents et les menus) et le Rond et la Croix représentent le Oui et le Non.
Au fil des ans, la PlayStation verra d'autres modèles être lancés, dont la plus petite PSone. Sony mettra aussi en vente des modèles avec des améliorations matérielles, dont une en 1996 avec une carte-mère revue ainsi que des composants modifiés en réponse aux problèmes de surchauffe du modèle d'origine.
Quelques anecdotes
– On estime que plus de 962 millions de jeux PlayStation ont été vendus. Le plus populaire d'entre eux fut Gran Turismo avec 10,85 millions de copies vendus. Or, c'est Tekken qui fut le premier millionnaire sur la console.
– Le dernier jeu produit pour la PlayStation fut lancé en 2005! Il s'agissait de FIFA Football 2005.
– Après Nintendo, Sega a aussi tenté de commercialiser une console avec Sony. Si cette dernière a bien travaillé sur la Sega CD, le dirigeant de Sega de l'époque n'était pas emballé par le partenariat entre les deux firmes et y a mis fin. Mauvaise décision.
– Riven est le jeu ayant nécessité le plus de disques. En effet, il était divisé sur pas moins de cinq disques à l'époque!
– En 1998, un jeu nommé LSD fut lancé au Japon. On y naviguait dans un monde extrêmement étrange et en mutation. Il rappelait étrangement les effets de la drogue du même nom!
– Afin de populariser la console en Amérique du Nord, la mascotte de la PlayStation devait être une étrange tête du nom de Polygon Man. Or, lorsque le patron de la filiale PlayStation, Ken Kutaragi, l'a vue au E3 1995, il a ordonné qu'on la tue tellement il la trouvait hideuse!
– Vous vous rappelez de Crash Bandicoot? Eh bien, Ken Kutaragi détestait ce personnage! Il ne voulait pas de lui sur la PlayStation, ayant même déjà confronté le studio Naughty Dog une fois en leur disant que ce jeu était de la merde. Une chance que le développeur américain ne l'a pas écouté!
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