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Lors de mon cheminement dans la voie du guerrier intérieur, j'ai été confronté à plusieurs obstacles. Étonnamment, la plupart des obstacles ne me venaient pas du monde extérieur, mais bien de moi-même. Car, dans la vie, nous sommes toujours notre pire ennemi. Car, dans la vie, les seuls murs, les seules limites qui existent réellement sont celles que nous nous posons nous-même.
Je me suis rendu compte que le pire obstacle auquel j'ai été confronté était le même que celui qui bloque sur place la plupart des gens que je rencontre. Messieurs, je vous présente, dans le coin droit, un poids lourd : la peur du changement.
J'avais peur de changer. Peur de me trahir, de ne plus être moi-même. Que si je remettais en question toutes les vérités que je m'étais bâti au cours de ma vie, que me resterait-il alors? Des ruines? Des décombres? Une brume incertaine et sans formes précises? Était-ce l'ego? La crainte d'avoir fait fausse route toute ma vie? D'avoir, ainsi, perdu tout ce temps à croire à des conventions qui n'avaient pas raison d'être? Peut-être. Certainement, en fait. Au fond, j'en suis presque convaincu. Peu importe la raison, le fait est que j'étais bloqué sur place, incapable d'accepter la possibilité que ce en quoi je croyais depuis toujours puisse être faux. Que ma façon d'agir et de vivre n'était peut-être pas la meilleure.
Puis, un jour, je ne sais plus trop quand, comme ci comme ça, il y a eu un déclic. J'ai réalisé que mes convictions les plus profondes ne représentaient pas qui j'étais. Que mes opinions sur ci et surtout sur ça n'étaient pas le miroir de mon âme. Que j'étais plus, en étant beaucoup moins. Que je n'avais pas besoin de m'attacher à tout ça pour me sentir vivant. Que tout ça, c'est extérieur à moi. Que j'avais le droit de ne pas avoir raison. Que j'avais le droit de faire fausse route depuis des années. Que ce n'était pas grave. Qu'en fait, tout ce à quoi je croyais était probablement faux. Que tout était à recalculer. Que je devais revoir ma façon d'agir avec les autres, ma façon de penser, depuis le début.
Je suis alors devenu très stimulé, étrangement, par cette idée. Cette idée que je n'étais pas mes pensées. Que je n'étais pas mes opinions ou mon mode de vie. Que j'étais bien moins. Que j'étais juste moi. Juste Frédéric. Juste une respiration dans un corps humain. Un petit souffle de rien. Que je n'avais pas besoin de suivre la même route que je suivais depuis des années. Que j'avais le droit de changer.
Quelle libération cela a été. Je n'avais plus le poids de mon passé sur le dos, continuellement. Ou du moins, ce poids commençait à s'alléger pour laisser place à un sentiment de liberté absolue. Je m'étais enfin libéré de moi-même. Et donc a commencé la pratique qui devint ma pratique préférée. Celle que je pratique encore tous les jours aujourd'hui : la remise en question.
Je remets tout en question. Absolument tout. Tous les jours. Continuellement. Que ce soit notre mode de fonctionnement en tant que civilisation, l'humanité, le bien et le mal, mais aussi et surtout : moi.
Ma façon de penser. Ma façon de voir le monde. Ma façon de concevoir les relations humaines. Ma façon de parler aux étrangers. Ma façon de manger. Tout ce qui me concerne et plus encore. Tous les jours. Dès que je parle. Dès que je pose un acte. Chaque fois je recommence à zéro, je repose le pour et le contre. Parce qu'il est si facile de transformer un mauvais choix en une mauvaise habitude que je ne me donne plus l'opportunité de le faire. Je n'ai plus peur de changer. Plus peur d'effacer les fondements de mes pensées, parce que je n'ai plus peur de disparaître. Parce que je n'utilise plus la commodité de l'habitude comme excuse pour être une mauvaise personne et faire de mauvais choix.
Parce que c'est trop facile de dire : « J'ai toujours été/pensé/agi comme ça, alors je suis trop vieux pour changer. »
Parce qu'on se donne trop d'excuses pour ne pas s'améliorer; il est temps de se remettre en question.
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