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Capharnaüm – Critique BD
Lewis Trondheim est un grand nom de la bande dessinée. Son nom est souvent associé à la fondation de L’Association et de la collection Shampooing de Delcourt. On lui doit également Lapinot et les carottes de Patagonie, ainsi que la série Donjon. En ce début d’année, les Éditions Pow Pow nous offrent, comme première parution, une oeuvre imposante, mais inachevée : Capharnaüm.

Juste un « petit » 288 pages

Eh oui! Malgré ses 288 pages, Capharnaüm ne représente même pas 10 % du « produit fini ». Créé entre juillet 2003 et janvier 2005, le projet devait compter pas moins de 5 000 pages! Malheureusement, Trondheim est passé à autre chose et a mis le projet de côté. Près de 10 ans plus tard, Capharnaüm est sorti des boules à mites… et disons que c’est une assez bonne chose pour les amateurs de 9e art!

Cet album met en scène Willard Watte, un super-héros qui combat le crime avec une petite équipe. Sauf que contrairement au Batman et Superman de ce monde, Williard raconte ses exploits dans une bande dessinée.

Martin Mollin, lui, travaille comme libraire. Passionné de bandes dessinées, il ne manque pas un seul numéros des aventures de Williard. Comme beaucoup de fans de ce super-héros, il rêve de pouvoir faire partie de ses aventures. 

Puis, un jour, son voeu est finalement exaucé! Mais peut-être pas comme il l’aurait voulu! Après avoir été témoin d’un événement tragique à sa librairie, Williard le prend en quelque sorte sous son aile. Si, au début, il est juste une victime à protéger, il va rapidement se joindre à l’épique, ce qui ne fera pas l’affaire de tous les coéquipiers du super-héros. 

Il faut dire quand même que Martin Mollin n’est pas ce que l’on peut appeler un « gentil typique ». Bavard, vaniteux et parfois même complètement stupide, il se met plus d’une fois les pieds dans les plats. Ce sera souvent aux collègues de Williard de réparer les pots cassés. 

Satirique, mais pas trop

Sans dire qu’il s’agit d’une satire des aventures de super-héros, Capharnaüm se prend beaucoup moins au sérieux qu’un « comics ». Plus d’une fois, nous assistons à des situations complètement absurdes. De l’autre côté, l’histoire, même si elle ne tient parfois que par un fil, demeure amusante et surtout prenante. 

Ce qui est bien dans cet album, c’est que l’on ne sait jamais vraiment ce qui va arriver. Martin Mollin est imprévisible et on ignore souvent comme il va réagir dans telle ou telle situation. Je pense que c'est cet élément d’imprévisibilité, qui manque parfois aux « comics », qui rend l’oeuvre si agréable à lire. En fait, si vous aimez moindrement les super-héros, je suis persuadé que vous pourrez lire Capharnaüm d’une traite, et ce, sans trop voir le temps passer. 

Même si, de son côté, le dessin est moins « fini » que d’autres bandes dessinées, il n’en demeure pas moins d’une grande finesse. Les environnements urbains, calqués sur les grandes villes européennes, sont parfaitement restitués. Ça grouille de détails! 

Verdict

C’est sûrement l’une de premières fois que je dit ça pour un album de plus de 250 pages, mais Capharnaüm m’a semblé trop court! J’en redemanderais encore et encore! À lire!

Capharnaüm

Lewis Trondheim

288 pages

Éditions Pow Pow

Cote : 4,5 étoiles sur 5.

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