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Critique de « SimCity » : bien réalisé, mais trop facile

Après… plus rien. Ça aura pris 8 ans avant que j’aie des nouvelles à propos du nouvel opus de la série. Inutile de vous dire que j’étais très excité par la chose! Le jour J est arrivé, après 10 ans d’attente, où j’ai enfin mis la main sur une copie de SimCity, le 5e de la série. Pourquoi une introduction aussi longue? Parce que je trouve que c’est important de démontrer à quel point je suis un fan de la série. Malgré que je tente d’être neutre, ça va indéniablement influencer mon expérience de jeu. Si le jeu est moins complet que le 4, je serai clairement déçu!

Mes craintes

Je dois avouer que je suis craintif, j’ai peur que le jeu soit rendu trop facile, entre autres pour aller chercher un public plus large (comme celui qui jouait à Sims 3). J’avais l’impression qu’on couperait sur les éléments plus complexes du jeu, comme la gestion des services et des taxes, afin de le rendre plus simpliste. Que le jeu, au final, soit moins complet que SimCity 4 malgré les 10 ans d’attente.

Je craignais aussi le DRM. Je ne suis pas trop habitué avec ces « bidules Â» qui servent à contrer le piratage, mais qui, finalement, font surtout rager les gens qui déboursent pour le jeu. J’avais principalement peur que ça rende non seulement l’expérience de jeu pénible, mais également de voir mon ordinateur ralenti par le logiciel.

Le grand départ

Avant même de pouvoir installer le jeu, on nous « propose Â» d’installer Origin pour pouvoir jouer au jeu en ligne (de toute façon, on ne peut pas jouer hors ligne…). Comme vous l’avez sûrement compris, c’est le DRM dont je vous parlais plus tôt. Je n’ai pas vu beaucoup de différences entre ce logiciel et Steam, alors ça ne m’a pas tellement dérangé. Ensuite, l’installation commence, tout se déroule bien. L’installation se termine, j’essaie maintenant de jouer et je tombe sur une patch de 20 minutes à télécharger et à installer. Encore de l’attente!

Après la patch, j’arrive enfin à jouer. Je fais le tutoriel pour me « remettre dedans Â». Le tutoriel est intéressant et il explique bien ce qu’il faut savoir. J’ai apprécié. Il est utile autant pour les débutants que pour les vétérans comme moi qui ont besoin de savoir où se situent les boutons pour réaliser les différentes actions.

C’est le moment de choisir une région pour établir ma ville. Plusieurs régions ont déjà été créées par d’autres joueurs. Je les regarde rapidement et je décide plutôt de créer ma propre région. J’installe ma ville sur un terrain sans aucun point d’eau, mais qui possède beaucoup de pétrole. C’est parti!

Les nouveautés

Une des grosses différences entre ce dernier SimCity et les opus précédents, c’est qu’on peut spécialiser sa ville dans un domaine. On a le choix entre plusieurs options dont le pétrole, les minéraux, le gambling et les industries high-tech. Dans mon cas, j’ai opté pour une ville pétrolière puisque mon sous-sol en était plein. Cependant, ça prend un petit moment avant de pouvoir l’extraire, parce qu’il faut une certaine somme d’argent pour construire les extracteurs. J’apprécie beaucoup cette spécialisation, ça ajoute une certaine rejouabilité au jeu.

Il est maintenant possible d’ajouter des expansions à certains bâtiments. Par exemple, au lieu de construire un nouvel hôpital plus large parce que votre ancien est plein, vous pouvez simplement rénover l’ancien en y ajoutant une nouvelle aile pour avoir plus de chambres. C’est la même chose pour votre hôtel de ville; vous pouvez ajouter une aile « ministère de la Sécurité Â» par exemple, qui vous permettra d’avoir les bâtiments les plus avancés pour la police, les pompiers ainsi que pour la santé. Les « ministères Â» sont à l’échelle régionale, donc si vous construisez le « ministère du Transport Â», toutes les villes de la région pourront en profiter.

C’est probablement l’ajout le plus brillant de cette nouvelle version. Ça évite de toujours devoir détruire et reconstruire des versions plus grosses des bâtiments comme la police ou les hôpitaux. On nous propose aussi des ajouts plutôt cool qui permettent d’améliorer notre service. Par exemple, si on ajoute une cloche sur notre caserne de pompier, les pompiers se rendront plus rapidement sur les lieux du sinistre.

Une approche intéressante du multi-joueurs de cette version est qu’une économie est créée à travers la région. En effet, on peut échanger nos services aux villes voisines (police, pompier, éboueur, etc.), mais également nos ressources (électricité, eau, pétrole, minéraux, etc.). Cela permet d’éviter d’avoir à tout construire en même temps, mais sérieusement, même en solo, on se débrouille assez bien… Malheureusement, je n’ai pas pu tester pour voir si les prix sur le marché global changent selon le nombre de villes qui fournit un bien. En gros, est-ce que les prix sont influencés par l’offre et la demande? À voir…

Il y a aussi quelques ajouts plutôt sympathiques. Pour faire fonctionner ta centrale au charbon, il faut que tu en produises où que tu en achètes sur le marché. Les citoyens te demandent parfois de remplir des missions qui sont beaucoup plus réussies que dans le 4 (!). Des petites bulles apparaissent aussi dans lesquelles on peut lire l’opinion des citoyens sur votre gestion. Les graphismes sont aussi très beaux. C’est toujours amusant de voir son camion à ordures passer d’une maison à l’autre ou de voir la banque se faire braquer en direct!

Des critiques qui sont erronées

J’ai entendu des histoires d’horreur sur ce jeu provenant de gens qui se disent fans, mais qui n’ont probablement pas joué plus de 10 heures à la série. Oui, il y a des failles (et je vais y revenir plus loin), mais il y a aussi beaucoup de « faux problèmes Â» qui ont été soulevés.

Le premier d’entre eux, et celui qui revient le plus souvent, c’est la grosseur des cartes. Oui, les cartes sont plus petites et oui, il n’est plus possible de faire une ville qui a tellement une grande superficie qu’on doit scroller pendant 2 minutes avant de se rendre au bout. Mais, ça ne change rien au jeu.

En effet, depuis Sim City 4, nos zones s’adaptent à la demande en population. Si on a une faible demande, la zone résidentielle va construire une maison. Si notre demande est très forte, elle va se transformer en immeuble à appartements. C’est la même chose pour la dernière version du jeu.

Ceux qui chialent contre le fait qu’on ne peut plus spammer la carte de zone résidentielle ou commerciale sont probablement des nostalgiques de SimCity 2000 parce que ça fait un certain moment que ce n’est plus nécessaire. C’est sûr que si tu joues à SimCity comme SimCity 2000, tu vas trouver ça long, longtemps! Je ne comprends pas les gens qui disent qu’en une heure de jeu, ils ont rempli la carte. J’ai joué 7 h et j’ai rempli seulement la moitié de ma carte…

Un élément que j’aime bien, c’est que nos zones prennent de l’expérience. En effet, elles gagnent des points quand les résidents de la zone sont heureux. Quand la zone a acquis assez de points, elle peut se transformer en une zone offrant des bâtiments plus grands.

À première vue, on pourrait croire qu’on a simplifié la gestion des taxes. En effet, dans SimCity 4, on pouvait modifier les taxes selon le niveau de richesse. On peut toujours le faire, mais il faut mettre à jour notre hôtel de ville en y ajoutant un ministère de la Finance pour pouvoir accomplir cela. En fait, plusieurs options de gestion sont déblocables seulement plus loin dans le jeu, ce qui apporte un certain challenge.

Le vrai problème du jeu

Le plus gros problème du jeu est qu’on devient riche beaucoup trop facilement et rapidement, ce qui fait perdre de l’intérêt. Tout d’abord, on commence avec trop d’argent. Dans les précédents opus, on pouvait choisir notre montant de départ (il y avait même une option où on pouvait commencer avec un prêt!). Maintenant, le montant de départ est le même pour tout le monde et c’est désolant.

Ensuite, les bâtiments ne coûtent pas assez cher. Les « gros Â» bâtiments tournent autour de 40 000 $ et on peut se les permettre après 1-2 heures de jeu seulement. Également, le coût des services est ridiculement bas. On pourrait presque commencer une partie en construisant tous les services et quand même avoir un budget dans le vert! Je ne me rappelle même pas d’un moment dans la partie où j’ai dû sérieusement penser à mon budget; j’ai été dans le vert tout le long.

Quand on réussit à lancer les bâtiments de notre spécialisation, c’est le début de la fin. On fait tellement d’argent que sérieusement, on décroche. Avec ma spécialisation dans le pétrole, je faisais 100 000 $ par mois! Là-dedans, je ne compte même pas mes revenus de taxes et autres! Comme je le disais plus tôt, les bâtiments les plus chers sont d’environ 40 000 $. Faites le calcul…

Verdict

SimCity est un bon jeu. Maxis nous a encore livré quelque chose d’intéressant avec de nouvelles améliorations. On sent aussi l’esprit de Maxis derrière le jeu : la musique, l’humour, l’aspect sympathique, etc. J’ai embarqué tout de suite parce que je me sentais vraiment en train de jouer à un SimCity. Cependant, j’espère qu’ils vont « patcher Â» tout ce qui a un lien avec l’entrée et la sortie d’argent parce que, présentement, c’est trop facile et ça enlève beaucoup de plaisir. Je n’ai pas l’impression que, si je prends une mauvaise décision, ma ville éprouvera des problèmes. Il faut vraiment faire exprès pour faire faillite! J’ai bien hâte de voir les expansions du jeu; je crois que ça va le rendre encore plus intéressant.

SimCity reste malgré tout un jeu qui pourra plaire au fan autant qu’au nouveau joueur!
 
Points forts :
– On peut mettre à jour nos bâtiments (police, pompier, etc.).
– On peut spécialiser notre ville.
– Présence d’un marché global qui permet l’échange avec d’autres villes.

Points faibles :
– Il est trop facile d’équilibrer son budget.
– Il est trop facile de rendre ses citoyens heureux.
– Il est impossible de jouer hors ligne.

Note : 8/10

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