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Critique : Blue Note ou Les dernières heures de la Prohibition

Si le premier tome de Blue Note ou Les dernières heures de la Prohibition, le diptyque de Mathieu Mariolle (scénario) et Mikaël Bourgouin (dessin), mettait l’accent sur la violence et les combats de boxe, le second tome, lui, a raccroché ses gants pour pouvoir y jouer de la guitare. Par contre, il n’a pas dit au revoir à la violence pour autant…

La fin de la Prohibition

Trente jours avant la fin de la Prohibition, RJ, un jeune guitariste débarque à New York. Comme beaucoup d’autres avant lui, il vient d’un petit village américain et pense trouver la gloire et la fortune dans la grosse pomme. 

Rapidement, il passe une audition dans un club contrôlé par un Sicilien qui fait également dans la contrebande d’alcool. Très influent, il peut acheter n’importe quoi et n’importe qui. Toutefois, le criminel est conscient que son règne tire à sa fin. 

Mais bon. Il n’essaie pas trop d’y penser et engage RJ. Il faut dire qu’il est très talentueux! Par contre, il ne faut pas juste avoir du talent pour réussir dans le métier. Il faut du courage et de la détermination. Et ça, RJ va l’apprendre assez tôt. 

Disons que son nouveau patron n’a pas que des bons côtés. Lui manquer de respect n’est pas synonyme uniquement de congédiement. Ça peut coûter la vie aux salariées…

L’amour des arts

De plus en plus, on tend à faire des rapprochements entre la musique et la bande dessinée. Chez nous, par exemple, on a pu visiter l’exposition « BD en musique » l’automne dernier, dans le cadre de la 35e édition du Festival international de Jazz. 

Blue Note contribue à renforcer ces liens entre ces deux formes d’art en nous montrant que même si la BD ne peut pas nous faire entendre de la musique, elle peut, avec ses mots et ses images, nous faire vivre des sensations semblables à ce que l’on pourrait ressentir quand on écoute un disque de musique.

Dès les premières planches, on sent d’ailleurs que cet album a été fait par des amoureux des arts. Les auteurs n’essaient pas de nous convaincre que le 9e art est supérieur à la musique. Bien au contraire. Ils tentent presque de fusionner les deux. 

L’histoire de RJ n’est pas la plus touchante du monde de la BD, mais arrive quand même à nous émouvoir avec un héros simple et attachant. Seul bémol véritable au scénario : la fin, qui semble arriver de nulle part, comme un solo que l’on aurait terminé trop rapidement. 

Je pense que si l’on pouvait « dessiner » artistiquement un jour la musique, Mikaël Bourgouin serait sans aucun doute parmi les meilleurs candidats pour relever le défi. Avec une palette de couleurs assez simple, il est capable de mettre de l’émotion « musicale » dans les cases où le héros joue de sa guitare. C’est difficile à décrire et je pense que la meilleure façon de le comprendre serait de lire l’album.

Verdict 

Fusion quasi parfaite entre la bande dessinée et la musique, le deuxième tome de Blue Note ou Les dernières heures de la Prohibition est un album à avoir, surtout si vous adorez le jazz!

Blue Note ou Les dernières heures de la Prohibition (tome 2)

Mathieu Mariolle (scénario) et Mikaël Bourgouin (dessin)

72 pages

Dargaud

Cote : 4,75 étoiles sur 5.

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