Critique BD : Macanudo – Tome 5

Macanudo est l’une des séries les plus importantes publiées chez La Pastèque. À la base, Macanudo est publié quotidiennement en Argentine dans le journal La Nacion. Liniers, son auteur, jouit d’une très grande popularité dans son pays et même ailleurs dans le monde comme en témoigne son compte Twitter qui compte pas moins de 401 000 abonnés! Attendu par ses nombreux fans québécois, le 5e tome de Macanudo est sorti récemment dans les librairies. 

Si vous n’avez jamais tenu un album de Macanudo dans vos mains, vous serez un peu déstabilisé par ce que vous allez lire. Comme je viens de le dire, étant donné que cette série est publiée dans un quotidien, l’album reprend la formule des strips. Ainsi, sur chaque planche, on retrouve trois bandes qui n’ont pas de liens les unes avec les autres. 

En fait, ce n’est pas tout à fait vrai. Liniers a beaucoup de personnages récurrents. Sans en faire une énumération exhaustive, disons qu’il y a des pingouins, un couple, des lutins, Oliviero l’olive, une petite fille et son chat et le mystérieux homme en noir. Tout qu'un mélange!

Mais contrairement à des séries qui adoptent une forme similaire, comme Game Over ou Grrreeny, Macanudo est beaucoup plus subtil et soigné. Si beaucoup de planches vous font sourire, d’autres cependant vous sembleront énigmatiques et il faudra y réfléchir pendant plusieurs secondes ou minutes pour tenter de trouver le sens. Parfois, même, on y arrive jamais. 

On est donc ici en présence d’une bande dessinée que je qualifierais de « cérébrale » sans pour autant être réservé à une « élite » ou à des passionnés de philosophie. Plusieurs blagues se comprennent instantanément, quand même. 

En fait, ce qui différencie cette série d’autres séries populaires nageant dans les mêmes eaux, c’est que Macanudo, et spécialement ce 5e tome, ne tombe jamais dans la facilité. Même s’il demande un travail intellectuel supplémentaire à ses lecteurs, l’auteur ne les prend jamais de haut. Avec ses dessins, à première vue inoffensif et insignifiant, il veut les amener plus loin, les faire réfléchir sur toutes sortes de choses… même sur le sens de la vie! Comme quoi, il ne faut jamais se fier aux apparences!

Verdict 

Je ne vous cacherai pas que le cinquième tome de Macanudo est le genre de bande dessinée que vous pouvez lire en moins d’une heure, si vous ne prêtez pas attention à la signification des bulles. Toutefois, je pense que ce serait là une grave erreur! C’est un album, qui, comme un vieux vin, doit être savouré lentement, goutte par goutte! À l’inverse du vin, toutefois, il est toujours possible de recommencer du début, et ce, encore et encore! 

Macanudo – Tome 5

La Pastèque 

Cote : 4,5 étoiles sur 5.