J’ai établi que Price, Markov, Plekanec, Gallagher, Diaz, Emelin et Galchenyuk sont les premiers de classe, tandis que Bourque, Subban, Pacioretty, Prust, Bouillon et Gorges jouent des rôles de soutien jusqu’ici.
Les déceptions
Erik Cole a l’habitude des lents débuts de saison. La dernière campagne n’a pas été différente, mais avec seulement deux buts et deux passes à ce jour cette année, il y a raison de s’inquiéter.
On se demande si Cole connaît des difficultés parce que son joueur de centre, David Desharnais, traverse une période creuse ou si c’est plutôt l’âge qui commence à se faire sentir…
La performance de son centre ne devrait pas être la cause de ses malheurs. Cole est un vétéran, un des athlètes les mieux établis dans la LNH que le Tricolore possède. Il devrait être en mesure d’aider Desharnais à obtenir des points en permettant au petit Québécois d’avoir de l’espace pour organiser l’attaque. Cole frappe; il est l’attaquant qui a distribué le plus de mises en échec chez le Canadien.
À sa défense, l’autre ailier régulier du trio qu’il formait jusqu’au dernier match avec Desharnais, Max Pacioretty, a raté plusieurs rencontres. Cole mérite quand même un 7/10 pour son implication physique. N’écartons pas la possibilité de voir Cole terminer la saison sous d’autres cieux…
Le capitaine Brian Gionta, l’autre vétéran qui possède une solide expérience dans la LNH, n’est pas non plus en mesure de remplir pleinement son rôle. Dans le vestiaire, l’influence de Gionta demeure difficile à cerner; sur la glace, bien qu’il contribue aux succès de Plekanec, sa contribution offensive se fait toujours attendre. Il n’a que six points, dont trois filets. Son différentiel de moins un (-1) n’est rien pour aider sa cause. Il est le second attaquant le plus utilisé par Michel Therrien, le troisième à avoir dirigé le plus de tirs sur le gardien adverse, mais il parvient rarement à le déjouer!
Gionta est âgé de 34 ans, il a raté la fin de la dernière saison et n’a pas joué durant le lock-out. À l’instar de Josh Gorges, son lent début peut être attribué à un manque de synchronisme. Il appuie son joueur de centre, contrairement à Cole, mais ne connaît pas plus de succès sur la feuille de pointage. La même évaluation en résulte : 7/10.
David Desharnais est en eaux troubles. Ses performances soulèvent des questions : Desharnais était-il un feu de paille? Tous les recruteurs qui l’ont ignoré et les 29 autres clubs qui l’ont laissé passer avaient-ils raison? Desharnais est-il trop petit pour la LNH?
Il n’a connu que deux bons matchs, où il a réussi ses trois buts, qu’il a ajoutés aux deux passes amassées auparavant. Son différentiel de moins six (-6) est le pire de l’équipe. L’entraîneur préfère utiliser Plekanec en supériorité cette saison, alors que lui et le Québécois se partageaient le travail l’an dernier. Desharnais avait enregistré 20 de ses 60 points en 2011-2012 avec l’avantage d’un homme…
Je ne voudrais pas être Marc Bergevin… Si un DG le contacte pour s’enquérir de la disponibilité de Desharnais, que répondra-t-il? C’est le seul « vrai » Québécois dans la formation, mais il est remplaçable sur la glace en ce moment! Desharnais, version 2013, vaut un 6,5/10.
Lars Eller est un mystère… À l’exception d’Alex Galchenyuk, il est peut-être le plus habile manieur de rondelle de l’équipe, mais il manque d’initiative. Il a été développé comme joueur de centre, mais ne possède pas la vision du jeu nécessaire pour occuper ce poste dans la LNH. Il demeure un atout pour Michel Therrien, au moment approprié pour lui. Eller peut connaître des soirées de trois et quatre points. Il a d’ailleurs enregistré ses cinq points cette saison en deux rencontres. Il a grandement amélioré son physique durant la saison morte en ajoutant de la masse musculaire. De plus, il vient au 6e rang de l’équipe pour le nombre de mises en échec distribuées, malgré un temps de glace limité à 13:29 minutes par match.
Eller déçoit, certes, mais malgré son impact marginal sur les résultats du club, c’est un bon athlète; il mérite un 6/10.
Ryan White a fait beaucoup parler de lui, pas pour les bonnes raisons, mais il est le type de joueur qui dérange. Il menait la ligue pour les minutes de pénalité avant son dernier retrait de la formation. Il n’a que 24 ans et ne compte que 70 rencontres d’expérience dans la LNH, échelonnées sur trois saisons. Son rôle au sein de la formation demande un certain apprentissage. Il joue avec passion, c’est la raison de ses déboires en ce moment. Il a marqué une fois en sept matchs.
Au moment opportun, White pourra être utile et on ne peut lui reprocher son manque d’implication. Je lui donne la note de passage, 6/10, malgré tout!
Tomas Kaberle touche un salaire démesuré (4,25 M$) et c’est son principal handicap. Bien sûr, il n’est plus aussi dominant qu’il ne l’était à Toronto, mais il fait encore son travail. Il n’a qu’une passe en six rencontres, mais il a bloqué quatre lancers et il peut encore être efficace en avantage numérique. Il semble désintéressé, mais avec une moyenne de 13:44 minutes de temps de glace, difficile de se sentir impliqué.
Je ne me porte pas à sa défense, mais soulignons que le CH n’a qu’une défaite cette année quand Kaberle est dans l’alignement… Cependant, le Tchèque a manqué d’effort, ce qui n’est pas pardonnable pour le coach. Un peu comme pour Eller, sa présence dans la formation reste un atout en cas de blessure!
Il a son rôle, pour l’instant, à un prix exorbitant. Il mérite un 6/10, faible.
Les cancres
Travis Moen gagnera 1,85 million de dollars cette saison et pour les trois prochaines. Il ne livre pas la marchandise; il n’a qu’un filet et une passe. Il a une mise en échec de moins que White, mais il a disputé quatre parties de plus!
Moen ne mérite pas son salaire cette année. Il devra en offrir plus ou il sera rapidement sur le marché des transactions. Je lui donne un 5,5/10.
Colby Armstrong n’a pas un salaire aussi élevé que Moen, mais les résultats sont semblables. Il n’a qu’un point, ne frappe pas plus et honnêtement, la seule façon pour lui d’être en tête dans une catégorie de statistiques, c’est de placer les joueurs en ordre alphabétique!
Armstrong était un coup de dés, suggéré par Michel Therrien. Jusqu’ici, le Canadien ne gagne rien avec lui… Une note de 5/10 est presque généreuse dans son cas.
Peter Budaj montre des statistiques atroces. Sur 67 gardiens qui ont pris part à une rencontre cette saison, sa moyenne de buts accordés le place au 64e rang… Son pourcentage d’efficacité? 86,6 % pour le 60e échelon. Il n’a pu enregistrer une victoire en deux départs.
Budaj arrête des tirs à bout portant et échappe des ballons de plage… Il rend chaque arrêt compliqué! Il mérite, tout au plus, un 5/10.
Le laissé-pour-compte
Yannick Weber, pauvre Vèbère, toujours au mauvais endroit… Il s’est fait voler son poste par son compatriote Diaz. Il n’a été en uniforme qu’une seule fois depuis le début de la saison, il n’a pas mal fait, mais tous les autres arrières lui sont supérieurs. Il a prouvé l’an dernier qu’il a sa place dans la LNH en terminant au 8e rang des marqueurs à Montréal, tout en étant un rouage important en supériorité numérique.
Michel Therrien n’est pas un amateur du défenseur évoluant en attaque à cinq contre cinq pour pouvoir l’insérer sur la seconde vague en avantage, mais ça n’enlève rien aux qualités du Suisse.
Les Canadiens de Montréal ont bien joué jusqu’à présent, mieux que certains l’avaient prévu. Plusieurs joueurs n’ont pas encore connu leur essor en raison du très court camp d’entraînement.
Les jeunes (Galchenyuk, Gallagher, Subban et Price) connaissent de bons débuts de saison, ils sont l’avenir de cette équipe. Tant qu’ils sont les meilleurs éléments du club, on peut être encouragés. Par contre, pour aspirer à une participation au tournoi printanier, les vétérans et les joueurs de soutien devront s’inspirer des performances de Markov et de Plekanec.