Le sprint entamé en 2014 par Stephen Desberg et Griffo est maintenant terminé. En un an, ils devaient produire les quatre tomes de leur nouvelle série Golden Dogs. Ils ont tenu leur pari. Je n’avais toutefois pas eu la chance de lire le troisième et quatrième tome. J’ai enfin eu le temps de rattraper mon retard!
Pour ceux qui ne sont pas familiers avec la série, disons simplement qu’elle raconte l’histoire de deux hommes et deux femmes, issus des bas-fonds de Londres. En formant un groupe, ces escrocs, faussaires, voleurs et prostituées sont devenus les Golden Dogs, le groupe de voleurs le plus célèbre de la capitale britannique. Toutefois, un jour, l’un d’entre eux a décidé de trahir le groupe, ce qui a mis fin à leurs folles aventures.
Alors que les quatre ont été séparés durant le deuxième tome, le troisième, Le juge Aaron, se concentre sur leurs retrouvailles. C’est toujours Fanny, l’un des quatre membres, qui en est le narrateur. On y en apprend également un peu plus sur le fameux juge Aaron, ce personnage infect qui cherche à détruire les Golden Dogs. Cependant, son zèle causera sa perte, comme on le verra dans le dernier opus.
En effet, Quatre, le tome final, nous présente le dernier grand coup de ce groupe de voleurs, mais également la chute du juge Aaron. C’est clairement l’album le plus intense de la série, car on découvre qui est ce fameux traitre. Je ne dirais rien de plus, sauf si ce n’est que plusieurs des membres des Golden Dogs vont extrêmement souffrir.
Lequel ai-je préféré des quatre tomes? Le quatrième, sans aucun doute! Si on pouvait parfois reprocher aux autres tomes (dont le troisième) de manquer de rythme, le tome final corrige ces erreurs. Il y a de l’action, des rebondissements et des surprises. Les personnages se dévoilent enfin sous leur vrai jour. Plus rien ne semble aussi facile que dans le premier épisode.
De plus, comme antagoniste, le juge Aaron est le candidat parfait. On prend plaisir à le détester et à vouloir qu’il échoue. Mais à l’instar des quatre héros de la série, rien n’est parfaitement blanc ou noir. Il n’est peut-être pas si méchant que ça, au final…
C’est d’ailleurs l’un des messages forts que tentent de nous transmettre les auteurs : dans la vie, rien n’est parfaitement clair. Il y a des zones d’ombres dans chacun de nous.
Quatre conclut donc merveilleusement cette série. En fermant l’album, nous n’avons pas de sentiment d’amertume, comme c’est parfois le cas quand on termine une saga en bande dessinée. Non. Ici, on se sent pleinement satisfait, voire repu.
Un dernier mot, en conclusion, sur le travail de Griffo au dessin. Dans ces deux derniers opus, il a su garder la cadence, tant du côté des personnages que des décors. Les protagonistes semblent moins « beaux » que dans le premier tome avec des traits fatigués par les épreuves qu’ils ont dû surmonter. Les environnements, de leur côté, sont toujours aussi sales. L’illustrateur excelle pour nous montrer les milieux les moins recommandables de Londres, mais il sait aussi nous montrer ses plus beaux endroits, comme des musées prestigieux et des demeures de nobles somptueuses.
Verdict
Ces deux derniers tomes concluent merveilleusement cette courte (et rapide) série. Ils m’ont même donné envie de relire les deux premiers tomes, et ça, ça n’arrive pas souvent!
Golden Dogs – Le juge Aaron
Stephen Desberg et Griffo
48 pages
Le Lombard
Cote : 4 étoiles sur 5.
Golden – Dogs Quatre
Stephen Desberg et Griffo
48 pages
Le Lombard
Cote : 4,25 étoiles sur 5.