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Critique BD : Les enfants de la résistance, tome 1, Premières actions

 

La Deuxième Guerre mondiale est un sujet qui semble inépuisable. Il n’y a pas une année qui passe sans que l’on voie sortir un film, un livre ou même un jeu vidéo qui traite de ce sanglant conflit. Évidemment, la bande dessinée n’y échappe pas. Mais est-il encore possible, 70 ans plus tard, d’offrir un nouveau point de vue à la Seconde Guerre mondiale ? Il semblerait que oui, si on se fie à Premières actions, le premier tome de la nouvelle série Les enfants de la résistance de Benoît Ers et Vincent Dugomier.

Eusèbe et François, deux garçons de 13 ans, habitent Pontain L’Écluse, un petit village français au début de la Seconde Guerre mondiale. Un armistice a été signé avec l’Allemagne, il y a peu de temps, ce qui a comme conséquence d’ouvrir la grande porte aux troupes nazies dans la moitié de la France. 

La municipalité des deux garçons fait partie des villes qui se trouvent dans la zone occupée. Si leurs concitoyens semblent s’être résignés, les deux amis n’entendent pas baisser les bras aussi facilement. La Résistance n’existe pas encore véritablement, mais qu’importe! Ils veulent se débarrasser des forces ennemies par tous les moyens dont disposent des enfants de leur âge. 

Certes, ils n’ont pas les ressources ni la force des adultes, mais ils ont d’autres qualités comme leur détermination sans faille et leur courage exceptionnel digne des soldats les plus farouches! Même s’ils sont invisibles à l’oeil de l’ennemi, ils pourraient bien devenir leur principal adverse! Les Allemands n’ont qu’à bien se tenir. 

On pourrait penser que parce que cette série met en scène des enfants, les auteurs ont préféré prendre des raccourcis historiques. Il n’en est rien. Ils dépeignent avec nuance et détails, ce qui pouvait se passer dans un petit village français dans les années 40. 

Par exemple, aucun villageois ne s’entend sur les qualités de Pétain. Pour certains, c’est le sauveur du pays, alors que pour d’autres, ce n’est qu’un traitre à la solde d’Hitler. Même chose pour les soldats allemands. La plupart agissent en salaud, mais dans quelques scènes, on peut voir que certains sont moins méchants que d’autres. Tout cela pour dire que contrairement à bien des oeuvres traitant de ce conflit, ici, la ligne entre bon et méchant est plus ou moins facile à tracer. 

Pour compléter le récit, on retrouve un dossier de quelques pages rempli d’images qui nous renseigne sur les débuts de la Résistance. Honnêtement, j’ai trouvé le dossier fort utile à la compréhension du scénario, en plus de m'avoir éclairé sur quelques questions de nature historique. En prime, ce dossier fait réaliser aux lecteurs que les auteurs ont fait un merveilleux travail de recherche en amont et n’y ont pas juste été au pif pour écrire la scénario ou encore dessiner les lieux. 

Pendant qu’on en parle, le dessin arrive à très bien recréer cette époque trouble de l’histoire. Les décors ne sont pas les plus détaillés du monde, mais nous charment par leur grande variété. Il faut dire que l’action se déroule dans le village, en forêt et même à Paris. Ers ne prend jamais le chemin facile et n’hésite pas à jouer avec les angles de la caméra et les plans. On se croirait parfois dans un film d’époque. 

Verdict 

Ce premier tome de Les enfants de la résistance surpasse mes attentes. Les personnages sont originaux et attachants, alors que les clichés, portant si nombreux pour cette époque, sont presque inexistants. Les amateurs d’histoire adoreront!

 

Les enfants de la résistance – 1. Premières actions 

Benoît Ers et Vincent Dugomier

57 pages

Le Lombard

 

Cote : 4 étoiles sur 5.

 

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