Enfin! J’ai pu mettre la main sur L’enfant prodige, le troisième et dernier tome de Ab Irato, la trilogie futuriste créée par l’auteur québécois Thierry Labrosse en 2010. Est-ce que l’album tient ses promesses? Réussit-il à nous donner toutes les réponses aux questions que nous avions depuis le premier opus? C’est ce que vous saurez!
Montréal, 2111
Pour ceux qui ne connaissent pas la série, disons simplement qu’elle se déroule dans un Montréal post-apocalyptique dont la majorité des rues sont inondées. Un vaccin de rajeunissement, qui est seulement disponible pour l’élite, est l’une des causes des attentats qui frappent actuellement la ville.
C’est dans ce milieu peu hospitalier qu’arrive Riel Beauregard. Comme un nombre innombrable de jeunes hommes avant lui provenant de la campagne, il tente sa chance dans la grande métropole. Rapidement, il va se retrouver projeté au beau milieu de l’action, lorsqu’il va notamment faire la connaissance de la charmante Nève.
Dans ce troisième tome, Riel semble avoir bien grandi. Il est maintenant devenu un homme qui est prêt à se mettre en danger pour retrouver sa dulcinée, qui est retenue prisonnière par des terroristes.
Cependant, le jeune homme est loin d’être le seul personnage principal de ce dernier épisode. Si vous êtes fan de la série, vous savez que le récit accorde autant d’importance, sinon plus, à d’autres protagonistes, comme la mystérieuse Gana, qui figure d’ailleurs sur la superbe couverture de L’enfant prodige.
Depuis le premier tome, il faut bien avouer qu’on en sait peu sur cette femme qui semble avoir des pouvoirs surhumains. Ce sera l’occasion d’en apprendre plus sur son passé et sur ses motivations. Sans trop vous en dévoiler sur le scénario, disons qu’on assistera à l’inévitable confrontation entre elle et Norton, le patron de Jouvex, l’entreprise derrière le vaccin de rajeunissement.
Une finale percutante
À mon sens, l’une des choses qui frappent le plus dans ce dernier album est sa finale. Je reproche parfois aux albums de nous précipiter la fin. Ici, Labrosse nous offre une fin satisfaisante, bourrée de rebondissements et, surtout, pas trop courte. Il prend son temps, sans pour autant étirer la sauce inutilement. En d’autres mots, on conclut cette série en étant repu.
Malgré une fin « longue », le rythme légendaire, auquel Ab Irato nous avait habitués depuis la première planche, est toujours là. On roule à toute vitesse du début à la fin. On enchaine les différentes histoires avec une fluidité incroyable. Même s’il y a beaucoup de personnages principaux, l’auteur prend toujours le temps nécessaire pour nous montrer leur évolution psychologique. En tout cas, depuis le premier tome, presque tous les personnages sont méconnaissables.
Comme toujours, Labrosse excelle au dessin. Son style inspiré de Bilal, mais en plus « volumineux » et coloré, est magnifique. En revanche, ce sont les personnages féminins qui valent le détour. Ils sont tellement séduisants, qu’on a de la difficulté à résister à leur charme. Montréal, quant à elle, est complètement transformée. La plupart des lieux connus sont difficilement reconnaissables, hormis quelques détails ici et là, que remarqueront sûrement les Montréalais purs et durs. Il reste que c’est toujours amusant de voir à quoi pourrait bien ressemble la métropole québécoise dans le futur, sachant que peu de bédéistes se sont intéressés à cet aspect dans le passé.
Verdict
Avec L’enfant prodige, Thierry Labrosse vient conclure de façon brillante Ab Irato. Dommage que ce soit déjà terminé!
Ab Irato – Tome 3 – L’enfant prodige
Thierry Labrosse
56 pages
Vent d’ouest
Cote : 4,75 étoiles sur 5.