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Instrument du développement rural
Dès le Régime anglais, les campagnes québécoises se sont développées et avec elles les agglomérations ou villages. Bien que des marchands ambulants sillonnaient les campagnes pour vendre des biens de première nécessité (farine, outils, médicaments), on vit bientôt apparaître des lieux fixes et permanents où les colons et résidents de la communauté pouvaient s’approvisionner; le magasin général! Celui-ci offrait une large panoplie de biens de consommation afin de satisfaire aux besoins des clients : vêtements de travail, alcool, sucre, clous, pelles, graines pour les semences, draperies, journaux et des bonbons pour les jeunes. On y trouvait vraiment de tout, même un ami comme le disait la pub! En effet, le gérant du magasin général, s’il voulait faire de la bonne « buisness », devait très souvent faire crédit à ses clients et amis qui n’avaient pas un sou en poche en s’installant. Ce qu’il n’avait pas, il le commandait devenant ainsi un important intermédiaire économique pour ses clients qui n’avaient ni le temps, ni les connaissances pour commander eux-mêmes les items désirés.
Lieu central du village
Comme pas mal tout le monde avait affaire au magasin général, l’endroit est vite devenu l’endroit le plus couru pour les habitants du coin pour potiner ou s’informer, rivalisant avec le perron de l’église. Certains passaient leur journée à flâner là juste pour faire leur langue sale. Les vieux du village s’y retrouvaient aussi pour boire un p’tit remontant ou un thé tout en jouant aux dames. Ainsi donc, le magasin général a joué un rôle social majeur dans les petites communautés en permettant aux gens de maintenir des liens entre eux.
La fin des magasins généraux
Les magasins généraux ont gardé leur importance jusqu’au XXe siècle quand sont arrivés de meilleurs moyens de communications comme le téléphone et le train. Les commandes par catalogue ont aussi freiné les affaires de magasins généraux. Puis les commerces spécialisés (boutiques de vêtement, quincaillerie, épicier, pharmacien, bureau de poste) et les supermarchés ont fini d’achever leur influence. Les dépanneurs les ont remplacé au cœur des petits villages et dans les quartiers résidentiels.
Des survivants…
Il demeure cependant dans des petites communautés des vestiges de cette belle époque. On retrouve encore des dépanneurs où l’on peut à la fois s’acheter autant du pain et de la bière que de la peinture et des bottines de travail. Bien ancrés au centre du village, ils perpétuent la longue tradition des magasins généraux, y compris l’ami qui est toujours prêt à entendre vos histoires. Si vous passez au village de Bonsecours dans les Cantons de l’est, allez au Magasin général; vous en verrez un bel exemple.
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