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Critique BD : Glenn Gould – Une vie à contretemps

 

Glenn Gould est l’un des plus grands pianistes à avoir foulé cette Terre. Contrairement à d’autres grands noms de la musique classique, il a laissé à la postérité plusieurs disques permettant aux nouveaux mélomanes de découvrir l'immensité de son talent. Ses différentes versions des Variations Goldberg de Bach se classent aujourd’hui, par exemple, dans les meilleurs albums de tous les temps. Bien qu’étant un pianiste chevronné, le Canadien était loin de faire l’unanimité (et il ne le fait toujours pas, d’ailleurs). Ses détracteurs soutiennent que ses chantonnements pendant qu'il jouait dénaturalisent les oeuvres qu’il a interprétées et que sa position lorsqu’il était assis au piano n’était pas digne d’un pianiste d’un concert. Qu’importe! Glenn Gould était un artiste atypique qui a bouleversé les traditions. Dans sa dernière bande dessinée, Sandrine Revel nous offre une biographie du musicien qui est tout sauf conventionnelle. Voici Glenn Gould – Une vie à contretemps.

Comme la plupart des biographies, Sandrine Revel nous propose de découvrir la vie de Glenn Gould, et ce, de son enfance, jusqu’à sa mort ou presque. Cependant, rien n’est statique dans son album et elle s’amuse joyeusement à se promener dans les différentes époques de la vie du pianiste, comme si on se promenait sur une partition qui nous semblait familière. 

La technique n’est certes pas nouvelle, mais a le mérite d’apporter de la poésie et du dynamisme à l’oeuvre. Tout comme Glenn Gould, l’auteure semble ne s’être imposée aucune limite! Je pense qu’une biographie en images trop conventionnelle n’aurait pas su rendre hommage comme il se doit à ce génie de la musique.

Il reste qu’on apprend quand même beaucoup de choses sur le principal intéressé. Elle nous montre à quel point il était hypocondriaque et qu’il se souciait de sa santé. En fait, c’était souvent extrême et il pouvait se mettre en danger. Sandrine Revel a aussi eu la bonne idée de nous mettre une liste de lecture commentée à la fin de l’ouvrage. Parfait pour ceux qui ont aimé le personnage et qui ont envie d’aller plus loin.

Artistiquement parlant, la bédéiste y va d’un trait de crayon qui peut se montrer parfois très léger sans, toutefois, ne jamais tomber dans le n’importe quoi ou dans le trop « éclaté ». Elle excelle dans les contrastes et réussit merveilleusement à donner à son dessin un caractère « ombrageux ». Par contre, je dois avouer que mes cases préférées sont celles dans lesquelles on voit les mains de Glenn Gould se balader sur un piano. On pourrait presque les entendre jouer! 

Verdict

Évidemment, je n’ai jamais croisé dans ma vie Glenn Gould (quel dommage!), mais je pense que s’il avait lu cette bande dessinée, il l’aurait approuvée! Une grande oeuvre pour un grand nom. 

 

Glenn Gould – Une vie à contretemps 

Sandrine Revel

138 pages

Dargaud 

 

Cote : 5 étoiles sur 5.

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