Je poursuis mon aventure dans l’adaptation de Millenium en bandes dessinées chez Dupuis. Dans cette chronique, je vous parle des tomes 3 et 4 qui racontent l’histoire de La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette, le deuxième tome de la trilogie de Stieg Larsson.
Si vous avez lu ma dernière chronique sur les deux premiers tomes, vous savez sans doute que j’ai été emballé. Mes attentes étaient donc assez fortes. J’avoue cependant avoir eu un petit pincement au coeur quand j’ai appris que José Homs, qui avait superbement mis en images Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes, avait laissé sa place à Manolo Carot.
Carot a un style assez différent de celui de Homs. Son trait est plus froid et plus sombre. Les personnages n’ont plus un look caricatural, mais plutôt carré et sérieux. Remarquez que c’est peut-être plus de circonstance ici, étant donné l’histoire peu chaleureuse que raconte Millenium. Il reste néanmoins que du point de vue graphique, j’ai une préférence pour le travail de Homs qui permettait vraiment à l’adaptation de Dupuis de se démarquer de la masse. Le dessin de Carot est plaisant à regarder, mais c’est comme s’il lui manquait un petit quelque chose.
Étonnamment, il n’y a que dans les scènes de violences, où l'illustrateur réussit à égaler et parfois même surpasser Homs. Il ne met jamais de gant blanc et ne cherche pas à censurer Stieg Larsson. Ces quelques séquences sont vraiment troublantes.
Très, très vite
Du côté du scénario, encore une fois, si vous avez vu l’un des films ou lu le roman, vous allez être en terrain connu. Lisbeth Salander est accusée d’un double meurtre. Seul Mikaël Blomkvist, qui est maintenant devenu le journaliste le plus populaire de Suède, semble croire en son innocence. Sans le soutien de ses collaborateurs de la revue Millenium, il va devoir enquêter seul pour trouver le véritable coupable.
Ce troisième et ce quatrième tome sont également l’occasion de (re)visiter le passé troublant de la jeune hackeuse. On comprend un peu mieux comment et pourquoi elle est devenue la femme qu’elle est aujourd’hui.
Le rythme m’a semblé encore plus rapide que dans les deux premiers tomes. Le scénario prend vraiment des allures de courses contre la montre, si bien que certains personnages secondaires semblent avoir été un peu trop « garrochés ». Je pense notamment au cas du boxer ou de la policière chargée de l’enquête sur le double meurtre.
Malgré cela, je crois que le scénariste Sylvain Runberg a réussi à impliquer de la même façon le lecteur que dans les précédents tomes… peut-être même encore plus! Pendant les dernières pages du tome 4, mon coeur battait très vite et j’avais les mains moites, tant j’étais absorbé dans ma lecture. Je ne me rappelle même plus si j’avais eu la même sensation en visionnant l’adaptation cinématographique de Daniel Alfredson, qui était pourtant assez difficile à regarder par bout.
Verdict
Au final, malgré un dessin plus froid et moins personnel, ces troisième et quatrième tomes valent le détour, surtout si vous êtes un fan des romans et des films. Attention, car certaines images pourraient vous donner des cauchemars!
Millenium – Tome 3
Sylvain Runberg et Manolo Carot
64 pages
Dupuis
Cote : 3,75 étoiles sur 5.
Millenium – Tome 4
Sylvain Runberg et Manolo Carot
64 pages
Dupuis
Cote : 3,75 étoiles sur 5.