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Critique BD : L’Avocat, tome 1 – Jeux de loi 

J’aime beaucoup les bandes dessinées qui se déroulent dans le domaine judiciaire. Peut-être est-ce dû au fait que j’ai moi-même déjà été notaire. Évidemment, je ne pouvais pas bouder Jeux de loi, le premier tome de L’Avocat, la nouvelle série publiée chez Le Lombard de Laurent Galandon, Frank Giroud et Frederic Volante.

Léopold Sully-Darmon, surnommé affectueusement LSD, est l’avocat le plus célèbre de Paris. Il est surtout connu pour défendre les innocents et les laissés-pour-compte. Par contre, un beau jour, un ancien client lui demande de défendre son ex-femme accusée… de crime contre l’humanité! Celle-ci, en effet, sous les ordres de Saddam Hussein, aurait torturé des dizaines de prisonniers. 

Le juriste accepte finalement de représenter cette étrange femme, et ce, même si de lourdes preuves sont présentées contre elle. Pour préparer sa défense, LSD devra notamment se rendre à Bagdad dans le but d’interroger des gens qui auraient connu l’accusée du temps où elle demeurait en Irak. 

Contrairement à d’autres oeuvres de ce genre, Jeux de loi ne nous révèle pas si l’accusée est coupable ou non. Tout comme son avocat, nous devons tenter de trouver des preuves qui prouveront son innocence. C’est un peu comme si nous devenions les assistants de Me Sully-Darmon.

À ce propos, le héros est un personnage très intéressant qui rappelle, à plus d’un titre, le juge François Renaud, dont l’histoire vraie est racontée actuellement dans la série Le juge chez Dargaud. LSD est effectivement un homme honnête qui n’a pas peur de sortir des sentiers battus pour que triomphe la vérité. Par contre, ce qui rend le juriste intéressant, c’est son côté « vedette » que n’avait pas forcément le magistrat (ou, en tout cas, pas aussi développé). Comme une célébrité, il aime quand les caméras sont braquées sur lui.

Europe oblige, le système judiciaire n’est pas le même qu’ici. En revanche, je ne crois pas qu’il faut avoir fait des études en droit pénal français pour bien comprendre les subtilités du scénario qui demeure somme toute très accessible. Les scénaristes ne nous bombardent pas de termes juridiques et la majorité du récit se déroule à l’extérieur des murs du palais de justice. En même temps, le travail des avocats n’est pas trop dénaturalisé ou embelli. On voit LSD recevoir des clients difficiles, gérer ses rendez-vous avec sa secrétaire et faire de la paperasse.

Avec un trait des plus rigoureux, Volante, pour sa part, restitue à merveille le quotidien d’un avocat pénaliste. Mention spéciale pour quelques bâtiments parisiens comme Notre-Dame de Paris qui semble encore plus vraie que nature! 

Verdict

C’est un très bon départ pour le premier chapitre de L’Avocat. Moderne, crédible, grand public et riche en émotions, cette bande dessinée vous donnera presque envie de vous inscrire au barreau! À quand le second tome?

L’Avocat, tome 1 – Jeux de loi

Laurent Galandon, Frank Giroud et Frederic Volante

56 pages

Le Lombard

 

Cote : 4,25 étoiles sur 5

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