À LIRE AUSSI : Hitler ne serait pas mort en 1945… mais bien en 1984?
Des attaques du Japon
Un an avant le Débarquement de Dieppe en 1942, le Canada a été menacé directement sur son territoire et la menace ne venait pas de l'Allemagne mais bien du Japon. Immédiatement après l'attaque de Pearl Arbour, des sous-marins japonais ont croisé près des côtes canadiennes en Colombie-Britannique. Bien que très préoccupante, cette menace ne fit plus de peur que de mal. Le 20 juin 1942, un sous-marin nippon a tiré 25 obus sur un phare de Estevan Point ne causant que peu de dommage et aucune victime.
Un peu plus de deux ans plus tard, le Japon s'y prit autrement pour atteindre le Canada pour y répandre la terreur. Au début de 1945, le Japon ayant étudié les courant-jets au-dessus du Pacifique, utilisa les vents dominants pour bombarder le Canada et la côte ouest américaine avec des ballons à hydrogène sous lesquelles des bombes étaient attachées à la nacelle. Ces ballons bombes devaient traverser l'océan en une soixantaine d'heures et puis larguer des bombes incendiaires sur nos forêts. (1000 de ces ballons furent lancés vers l'Amérique, mais seulement 1000 y parvinrent. Seules cinq (5) victimes, une femme et ses enfants, partis en pique-nique et ayant trouvé une nacelle non-explosée au sol, sont répertoriées. L'engin explosa quand ils ont tenté de le ramasser… L'aviation canadienne envoya quelques chasseurs pour les descendre en vol.
Ballon bombe japonais intercepté par un P-40 Kittyhawk canadien
La bataille du St-Laurent
À l'autre but du pays, la situation est nettement pire; la Kriegsmarine (marine de guerre allemande) menace les convois de transport alliés qui naviguent dans le golfe du St-Laurent en direction de l'Angleterre qui ne survivra que si les convois passent. Une flotte de sous-marins, les fameux U-Boot allemands, se déploient en meute de loup et coulent quantité de bâtiments alliés. Les navires ne sont pas en sécurité et ce profondément dans le fleuve St-Laurent. Des dizaines de navires sont coulés dans le Bas-du-Fleuve et en Gaspésie où un Black out est décrété le soir (lumières fermées et fenêtres calfeutrées pour ne pas aider les U-Boot). De la surveillance côtière est mise en place et des patrouilles permettent d’augmenter la sécurité du fleuve.
On craint aussi la présence d’espions et des débarquements militaires allemands. La menace est bien réelle et on dénombre au moins trois espions qui ont réussi à débarquer au Canada : Albert Langbein, membre de l’Abwehr (service d’espionnage allemand) qui est débarqué à St-John au Nouveau-Brunswick en juin 1942, et Werner von Janowski, aussi membre de l’Abwehr, et qui lui s’installa à New Carlisle au Québec. Il fut arrêté et interrogé pour espionnage. Les deux furent déposés par un U-Boote.
Werner von Janowski
Les Allemands avaient aussi besoin d’informations météorologiques pour leurs opérations en Europe. Comme le vent est d’ouest en est vers l’Europe, la marine allemande décide d’installer des des Wetterfunkgerät-land (stations météorologiques automatisées) au Groënland et au Labrador. Ces engins devaient communiquer sept fois par jours des informations météo cruciales. C’est ainsi que le U-537 et son équipage vont installer la station WFL-26 à Martin Bay au Labrador en 1943. Elle est si bien isolée et camouflée qu’il faudra attendre 1980 pour que le Canada apprenne son existence! Un des spécialistes qui l’avait installé a demandé ce qui était advenu de la WFL-26. Imaginez si une base plus importante s’y était développée!
La station WFL-26 découverte en 1981 au nord du Labrador
Vestiges de cette présence militaire ennemie
Les preuves de la présence ennemie au Canada lors de la Seconde Guerre mondiale sont nombreuses : de nombreuses épaves jonchent le font du fleuve St-Laurent. La station WFL-26 est exposée au Musée de la Guerre à Ottawa et en 2012, l’épave du U-517 a été retrouvée dans le fleuve Churchill au Labrador, lui qui avait coulé tant de navires dans le fleuve précédemment. Il y a aussi des tonnes de témoignages qui attestent que la guerre était bien à nos portes. Une histoire malheureusement méconnue.
Vous avez aimé cet article? Consultez celui-ci :
Horreur dans les tranchées : 10 causes de mortalités des soldats de la Première Guerre mondiale
Liens :