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La plupart des gens qui s’entraînement travaillent évidemment la musculature superficielle. Certains, plus consciencieux, s’attarderont à travailler leur musculature profonde dans l’optique d’améliorer leur posture. Rares sont ceux cependant qui iront jusqu’à solliciter spécifiquement les muscles encore plus subtils, comme ceux qui contrôlent le mouvement des yeux.
En effet, les mouvements oculaires sont assurés par de tous petits muscles situés en haut, en bas et de chaque côtés de l’œil. Tout comme les pieds, les yeux sont d’une importance capitale dans la gestion de la posture et de l’équilibre, qui ne sont pas des concepts statiques mais bien des phénomènes dynamiques en constante adaptation.
Le contexte dans lequel nous vivons aujourd’hui est submergé par des activités qui affectent la vision telles que la lecture, la conduite automobile, et le travail à l’ordinateur. Nous passons plus de temps que jamais devant un écran qui fixe le regard (télévision, téléphone, portable, etc). Cette sursollicitation entraîne de des dysfonctions oculaires qui sont en cause dans bien des maux comme les maux de tête et les étourdissements. Il faut ici prendre conscience du facteur cumulatif du stress que peut aller jusqu’à engendrer, ou du moins entretenir, des troubles de la posture, de l’équilibre et évidemment de la vision. Fixer un écran pendant un certain temps ou exécuter une tâche manuelle qui demande de la minutie sont des exemples de facteurs affectant la motricité oculaire. Plusieurs troubles, tels que les maux de transports et la fatigue chronique, trouvent même parfois leur origine dans un simple dérèglement des yeux, et on ne parle pas ici de l’œil en tant que tel mais bien de sa capacité à s’orienter et travailler efficacement et de façon conjointe avec les autres parties du corps (tête, cou, main, etc).
L’œil a même une relation étroite avec l’oreille et la mâchoire et il n’est d’ailleurs pas rare que des problèmes affectant ces trois régions soient reliés. Par exemple, le simple fait de mâcher de la gomme est suffisant pour perturber la posture. Les traumatismes crâniens, les commotions cérébrales et les entorses cervicales affectent aussi particulièrement la coordination des mouvements de la tête et des yeux et l’orientation spatiale.
Prendre conscience de cet aspect et considérer la possibilité de gérer certains éléments de son environnement est déjà un pas en avant dans la prise en charge de troubles posturaux ou musculosquelettiques chroniques. L’automassage de certaines régions dont les tempes, les sinus, le front, la mâchoire, la base du crâne et la nuque a aussi des effets très apaisants. Toutefois ces options demeurent passives en ce qui concerne la performance de l’œil. Il faut aussi penser à le stimuler!
L’entraînement oculomoteur et les micro-pauses représentent donc une piste de solution très intéressante. Les exercices oculomoteurs permettent entre autre de travailler la coordination du mouvement des yeux avec celui de la tête. L’objectif est de prendre quelques secondes par heure (par exemple, 30 secondes aux 30 minutes) pour faire quelques exercices qui auront pour but à la fois de stimuler l’œil et de minimiser l’accumulation de stress.
Voici, en 10 étapes, une routine très simple qui aura un effet stimulant sur vos yeux :
- Se distancer de l’écran et fermer les yeux (maintenir les paupières fermées pour les 4 prochaines étapes)
- Chercher à porter les yeux le plus loin vers la droite et maintenir la position quelques seconde
- Chercher à porter les yeux le plus loin vers la gauche et maintenir la position quelques seconde
- Chercher à porter les yeux le plus loin vers le haut et maintenir la position quelques seconde
- Chercher à porter les yeux le plus loin vers le bas et maintenir la position quelques seconde
- Ouvrir les yeux et se placer afin de pouvoir fixer un point au loin quelques secondes (regarder à l’horizon)
- Chercher à grandir la colonne et fixer un point droit devant (au mur).
- Mobiliser ensuite la tête de chaque côté puis de bas en haut autant que possible sans perdre de vue le repère visuel
- Fixer ensuite la tête et regarder droit devant puis mobiliser le regard de chaque côté puis de bas en haut autant que possible sans affecter le positionnement de la tête
- Reprendre le travail en adoptant une posture adéquate
Les étapes 1 à 5 ont pour but de reposer l’œil tout en stimulant sa musculature. L’étape 6 a quant à elle comme objectif de changer le focus et de retrouver la vision périphérique tandis que les étapes 7 à 9 éveillent les muscles posturaux (autograndissement) en plus de solliciter la coordination et la dissociation entre l’œil et la tête.
Ce petit « workout » ne prend que quelques secondes mais peut faire toute une différence, surtout s’il est exécuté régulièrement. L’idéal serait même de le faire de façon systématique plutôt que d’attendre d’en ressentir le besoin. Évidemment votre attitude posturale, tant dans votre quotidien que votre travail, a aussi ses répercussions et il faudra nécessairement adresser la question. Pour en savoir davantage sur ce sujet, je vous suggère le tome 2 de la série Les exercices qui vous soignent aux Éditions de L’Homme.
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