En plus d’être le seul des cinq à avoir comme marraine une noble, Charlemagne a un pouvoir bien particulier : il est capable de parler aux animaux et s’entend particulièrement bien avec les loups. On en avait déjà eu un aperçu dans le premier chapitre. Le deuxième va encore plus loin dans ce sens.
C’est que le pauvre enfant, tout comme ses autres frères et soeurs, est séparé de sa famille. En effet, après avoir perdu leur père dans le premier album, voilà mettant le tour de leur mère de passer l’arme à gauche.
Charlemagne semble toutefois être le plus chanceux des cinq, car il élira domicile dans le château de sa bonne marraine (les autres iront chez des paysans). Mais comme un loup, le garçon est indomptable. Bien vite, il va préférer la compagnie des bêtes à celle des hommes. La noble va le faire expulser de sa chambre et il devra dormir avec les animaux, comme un pauvre paysan.
Cette adaptation m’a semblé à la fois très « littéraire » et imagée. Les dialogues – en français désuet – sont réduits au maximum. Les auteurs font plutôt confiance aux dessins pour faire évoluer le récit. Les cases vides abondent, surtout vers la fin, et remplacent sans problèmes les longues descriptions du roman. J’aurais cependant aimé que le scénariste prenne un peu plus de temps à nous raconter certaines péripéties, en particulier celles se déroulant dans la deuxième demie.
De tous les thèmes abordés dans cette bande dessinée, ce sont la souffrance, la détermination et l’amour fraternel qui nous interpellent le plus. Ce pauvre petit garçon, qui parle sur le bout de la langue, est conscient de son état particulier. Il ne reniera jamais ses convictions, même s’il doit endurer bien des souffrances. Bien sûr, il adore les bêtes, mais il aime également profondément ses frères et soeurs qui semblent être les seuls à le comprendre.
Une fois de plus, Federico Nardo n’a aucun problème à nous faire voyager dans le temps. Avec son dessin sobre et efficace, il n’embellit jamais les choses. Il ne craint pas de nous montrer une France rurale du 18e siècle sale, froide et austère. Bref, un endroit où il n’était probablement pas bon pour des jeunes enfants de se retrouver seuls…
Verdict
J’espère également qu’un troisième tome paraitra bientôt, car avec le premier opus, cet album-ci ne couvre que la moitié du roman de 600 pages!
Un loup est un loup, tome 2
Pierre Makyo et Federico Nardo
64 pages
Glénat
Cote : 3,75 étoiles sur 5.