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Lennon : John Lennon chez sa psy

Dans Lennon nous pénétrons dans l’intimité la plus profonde de l’ex-leader des Beatles alors qu’il visite sa psy. Celle-ci avait apparemment un bureau juste en bas de l’appartement du musicien dans le Dakota Building à New York. Ainsi, il pouvait aller la voir sans que personne ne se doute de rien. 

Comme dans toute bonne thérapie, le guitariste revient sur son passé et tente de faire le point sur sa vie pour voir, sous un meilleur jour, l'avenir. Il évoque son enfance difficile, sa rencontre avec Paul McCartney, la formation des Beatles, les premiers succès du groupe, sa dépendance aux drogues et, bien sûr, son coup de foudre avec Yoko Ono.

Pour quelqu’un qui a déjà écouté Imagine, Lennon est un véritable choc. La bande dessinée change totalement la perception que nous avions de ce grand homme… qui, après notre lecture, nous apparait plus comme un simple être humain avec ses qualités et ses défauts. 

Corbeyran ne cherche pas à glorifier ou vanter les mérites de Lennon ni à le diffamer ou le rabaisser. Il note ses bons coups et ses moins bons avec, chaque fois, une vision très humaine, comme on l’a rarement vu dans les oeuvres biographiques. 

Nous y apprenons notamment comment il se sentait seul, même s’il était plus populaire que Jésus ou encore les liens ambigus qu’il entretenait avec la violence (alors qu'il avait un discours pacifiste). Au final, on se rend compte qu’il souffrait beaucoup…

Entrer dans la tête d'une légende

Ce qui démarque ce livre des autres traitant de la même question, c’est l’angle très personnel qu’il utilise pour nous raconter l’histoire de Lennon. Étant donné que ça se déroule chez une psy – même si on sait que c’est fictif – on a vraiment l’impression de pénétrer dans la tête du personnage ; qu’on ne nous raconte pas de menterie.

Pour sa part, le dessin en noir et blanc « photoréaliste » et d’une grande sobriété de Horne entretient, tout au long de l’ouvrage, une relation fusionnelle avec le scénario. On sent vraiment que les deux bédéistes étaient sur la même longueur d’onde quand ils ont conçu cette oeuvre. On n’aurait pas pu trouver un meilleur duo scénariste-dessinateur. 

Verdict 

Dérangeant et choquant, mais toujours juste, Lennon dresse un portrait tout en nuances de l’un des artistes les plus influents de notre histoire moderne. Une chose est sûre, cependant : après avoir lu ce roman graphique, vous ne verrez plus jamais John Lennon de la même façon! 

 

Lennon

Corbeyran (scénario) et Horne (dessin) 

156 pages

MARAbulles

 

Cote : 4,75 étoiles sur 5

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