La semaine dernière, en Europe et dans les autres pays qui se battirent lors de la Seconde Guerre mondiale, y compris le Canada, se sont tenues des cérémonies commémoratives soulignant le 68e anniversaire de la reddition du IIIe Reich allemand le 8 mai 1945. C’était la première étape vers la fin de cet horrible conflit qui fit plus de 55 millions de victimes et des dommages matériels jamais vus.
Le débarquement de Normandie
En 1944, la situation de l’Allemagne était déjà précaire à la suite des revers encaissés en Afrique du Nord, en Italie et en Russie. Mais sa situation n’était pas encore désespérée et l’Union soviétique, qui réclamait depuis 1941 l’ouverture d’un second front qui affaiblirait le front de l’Est en Russie, fut exaucé par le débarquement des Alliés en Normandie le 6 juin 1944. Une fois bien établie, la puissante machine de guerre Alliées, comprenant des Américains, des Britanniques, des Canadiens et d’autres combattants libres, se mit en marche avec pour objectif Berlin. En avril 1945, les Alliés et les Soviétiques étaient aux portes de Berlin! Le 30 avril, retranché dans son bunker au cÅ“ur de Berlin, Adolf Hitler se donne la mort, incapable d’accepter que le IIIe Reich est condamné. Le successeur d’Hitler, l’amiral Dönitz, ne se fait pas d’illusion sur l’issue de la guerre…
La capitulation des forces armées allemandes
Le 7 mai 1945, le Haut commandement allemand envoie le général Alfred Jodl pour signer la reddition inconditionnelle des forces allemandes à Reims. Mais Joseph Staline est mécontent et insiste pour que la capitulation soit signée à Berlin même. Il y eut donc une deuxième reddition le lendemain par le maréchal Wilhelm Keitel à Karlshorst, en banlieue est de Berlin, devant des représentants de l’Union soviétique, des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France. On peut donc parler de deux actes de capitulation distincts, mais on retiendra seulement la date du 8 mai 1945 pour les commémorations. Toutefois, comme la signature se fit à 23 h 01 à Berlin et qu’il y a deux heures de décalage horaire avec Moscou (donc 1 h 01 de Moscou), la date de commémoration de la capitulation allemande est soulignée le 9 mai en Russie.
Le Jour V (pour Victoire), ou le V-E Day (Victory in Europe Day), est accueilli dans une euphorie indescriptible. L’annonce de la capitulation allemande déclenche des célébrations partout en Europe et en Amérique. À Halifax et Dartmouth en Nouvelle-Écosse, les autorités décident de fermer les points de vente d’alcool afin d’éviter les débordements des fêtards. Mais les libations dégénèrent et des émeutes font rage, surtout à Halifax. On peut dire que ce fut une façon un peu maladroite de signifier sa joie, mais il faut avouer que, avec toutes les privations et les efforts extrêmes que la guerre a exigé de tous, ce faux pas peut se comprendre. Toutefois, la guerre n’était pas finie; à l’autre bout du monde, le Japon donnait toujours du fil à retordre aux Alliés. Il faudra attendre encore quatre mois et une arme secrète pour venir à bout de l’Empire du Soleil levant à Hiroshima et Nagasaki…
Liens :
http://www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/emeutes-du-jour-de-la-victoire
http://fr.wikipedia.org/wiki/Actes_de_capitulation_du_Troisi%C3%A8me_Reich
http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/enseigner/supports_documentaires/actecapitulation.htm