Mis à part le fait qu’ils nous donnent tous la chair de poule, ces récits mettent tous en scène des personnages – souvent un enfant ou un adolescent – confrontés à une menace sournoise. Par exemple, dans Le voeu maudit, la première histoire, un enfant qui n’a pas d’ami décide de se construire une poupée avec un morceau de bois qu’il a trouvé dehors. Cette poupée n’a toutefois rien de très amical : elle a des clous a la place des dents et son regard glace le sang. Mais le garçon ne semble pas la voir comme ça. En fait, il aime tellement sa poupée qu’il rêve de la voir prendre vie. Puis, un jour, son voeu est exaucé… pour le meilleur et, surtout, pour le pire!
À la manière d'un film d'horreur
Umezu a ce don de faire monter progressivement la tension avant de conclure sur une finale qui nous fait sursauter, comme si nous étions en train de regarder un film d’horreur. Même si chaque récit est construit un peu de la même façon, on tombe toujours dans son piège. Chaque fois qu’on commence une nouvelle histoire, on se dit qu’on ne va pas se faire prendre… et pourtant!
Même si certains récits ont plus de 40 ans, le dessin en noir et blanc, lui, ne semble pas avoir pris une ride. Umezu a un coup de crayon indémodable. Bien sûr, on peut voir une certaine évolution graphique dans les différentes histoires, mais aucune ne nous parait démodée.
Le vénérable dessinateur ne lésine pas sur les moyens pour nous en mettre plein la vue. On reproche parfois au manga d’être peu détaillé. Si c’est vrai pour certaines oeuvres, ce n’est absolument pas le cas ici. Rien n’a été laissé au hasard, que ce soit les personnages ou les décors.
Verdict
Le voeu maudit est l’un des meilleurs albums que j’ai lus en 2016. Je n’ai pas peur de le dire. Bien que n’étant pas particulièrement fan d’horreur, j’ai été conquis dès la première case. Je remercie de tout coeur Le Lézard Noir d’avoir permis à une nouvelle génération de lecteurs de découvrir le pinceau de Kazuo Umezu!
Le voeu maudit
Kazuo Umezu
216 pages
Le Lézard Noir
Cote : 4,75 étoiles sur 5.