Honnêtement, avant de lire Nous, le peuple!, le premier opus, je ne connaissais pas le nom de Max Bemis. J’ignorais qu’il était d’abord et avant tout un rockeur. C’est en consultant la petite biographie qui accompagnait l’ouvrage que je l’ai découvert. En tout cas, si ses chansons sont aussi bonnes que cette bande dessinée, je vais immédiatement m'acheter tous ses albums!
Anticiper autrement
Les romans graphiques qui se déroulent dans un monde post-apocalyptique ont la cote de ce temps-ci. Pas plus tard qu’hier, je vous parlais de Tokyo Ghost. Cependant, très peu d’albums narrent les événements qui se produiraient juste avant une éventuelle apocalypse.
Nous, le peuple! fait figure d’exception. Dès le début, on apprend que dans 25 ans, nous vivrons dans un monde où il n’y aura aucune loi. On pourra tout faire… comme tuer quelqu’un en pleine rue! Mais le récit s’attarde peu à cette époque troublante. On revient rapidement à notre époque actuelle.
L’action se passe plus précisément aux États-Unis, durant la lutte présidentielle. Le jeune et fringant candidat démocrate tente de battre le candidat conservateur républicain. Le jeune candidat se met à fréquenter une séduisante chanteuse qui n’a pas la langue dans sa poche. Ce sera rapidement le coup de foudre entre ces deux personnes provenant d’univers totalement différents.
Puis, on apprend que l'épouse du candidat républicain a été sauvagement assassinée. Cet horrible meurtre sera le début d’une série d’événements qui viendra changer à jamais la face du monde.
Max Bemis est un habile narrateur qui maitrise parfaitement les codes du roman graphique. On dirait qu'il a fait ça toute sa vie. Seules quelques planches lui suffisent en effet pour nous faire tomber sous le charme de son univers. À l’instar de Le Trône de fer, le récit est un parfait mélange entre intrigues politiques, sexe et action.
Et comme la populaire série télé et les romans éponymes, presque chaque chapitre se termine par un rebondissement imprévisible nous donnant envie de sauter immédiatement sur le prochain chapitre.
Les personnages, eux, ne cessent de nous surprendre par leurs agissements, lesquels nous amènent souvent à nous poser d’importantes questions éthiques, en particulier sur la morale et la justice.
Visuellement, cet album est une vraie perle. Difficile de trouver un défaut au dessin de Ransom Getty qui, d’une part, propose des décors lisses et doux et, d’autre part, des personnages avec presque autant de caractère que le Capitaine Haddock.
Verdict
Si vous pensez avoir tout vu dans les récits d’anticipation, attendez de mettre la main sur le premier épisode de Evil Empire. Vous serez agréablement surpris par la puissance du scénario et la grande clarté du dessin.
Evil Empire, tome 1 – Nous, le peuple!
Glénat Comics
Cote : 4,5 étoiles sur 5