Première des choses : il est primordial d’avoir lu le premier opus avant d’attaquer ce deuxième tome. Donc, si vous ne l’avez pas lu, je vous invite à le lire avant de consulter cette critique.
La désunion fait la force se passe peu de temps après l’élection du jeune président américain Sam Duggins. Rappelons que c'est de cette façon que se concluait le premier tome.
Contrairement à son discours de campagne et aux promesses qu’il avait faites, le politicien a instauré un État qui prône la liberté absolue. Il n’y a plus de policiers pour « contrôler » les citoyens qui sont libres de faire à peu près n’importe quoi, comme tuer quelqu’un en plein centre commercial.
Sam Duggins essaie maintenant d’exporter son idéologie anarchique à l’international. Heureusement, son ancienne flamme, une chanteuse, tente de l’arrêter. Elle est en train de former une résistance qui tentera de saboter les diverses opérations du gouvernement. Mais recruter de nouveaux membres semble plus facile à dire qu’à faire…
Le rythme de ce second opus est beaucoup plus lent que le premier. Il y a bien quelques éléments inattendus qui se produisent, mais on est assez loin de ce que nous offrait le premier chapitre. De ce fait, les intrigues à la Game of Thrones ont presque toutes disparu.
Cela dit, cet album n’est pas une entière déception et ne signe pas non plus la mort de cette série. Je pense qu’il s’agit plutôt d’un épisode qui a un but plus informatif. Il vient combler une lacune du premier livre, lequel était plus orienté vers l’action. Max Bemis aborde notamment le passé de Sam Duggins (d’une façon brillante, d’ailleurs) et essaie de nous faire comprendre ses agissements.
C’est Andrea Mutti qui continue à assurer le visuel (il remplace Ryan Winn depuis le chapitre 3 du premier album). Son dessin est encore plus flou et plus sombre que dans Nous, le peuple!. Les traits, surtout au niveau des visages, sont également plus présents. En fait, c’est comme si l'illustrateur avait recouvert les cases d’un léger voile de brouillard, ce qui donne un air machiavélique aux antagonistes. On sent que les beaux jours exposés dans le premier tome (le dessin y était plus lumineux) sont bel et bien terminés.
Verdict
Max Bemis change complètement de registre avec La désunion fait la force. Il signe un album moins brutal et beaucoup plus bavard que le premier tome. C’est comme s’il laissait la poussière retomber. Même s’il est moins exubérant, cet épisode est néanmoins essentiel pour bien comprendre tous les tenants et les aboutissants de Evil Empire. On se demande maintenant ce que le bédéiste nous réserve pour la suite.
Evil Empire, tome 2 – La désunion fait la force
Glénat Comics
Cote : 3,75 étoiles sur 5