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Premièrement il faut bien distinguer l’arthrite de l’arthrose. L’arthrite est une pathologie auto-immune et inflammatoire qui nécessite de la médication tandis que l’arthrose est simplement de l’usure articulaire. En d’autres termes, l’arthrose c’est tout simplement de l’usure mécanique des pièces. Ainsi, tout le monde fera de l’arthrose un jour où l’autre mais ce n’est pas tout le monde qui fera de l’arthrite… Vous saisissez la différence? Le corps humain est une machine et comme toute machine elle s’use avec le temps. Plus vous aurez abusivement ou mal utilisé votre machine au cours de votre vie et plus vous ferez de l’arthrose. À titre d’exemple, une personne qui court régulièrement doit s’attendre à faire de l’arthrose prématurée, c’est aussi simple et logique que cela.
L’usure des pièces est plus liée aux contraintes de friction que de distension articulaires. Les contractures musculaires (tensions) diminuent l’espace articulaire ce qui augmentera inévitablement les risques de friction, tout comme les troubles posturaux (mauvais alignement). En bon jargon québécois, on pourrait dire que : « plus ça joue serré, plus ça frotte et plus ça frotte, plus ça s’use! » C’est pour cette raison que les étirements et les exercices proprioceptifs peuvent grandement aider dans les diagnostiques d’arthrose car ils permettront de réduire les contraintes de friction.
Lorsque vous mobilisez une articulation par traction, comme tirer sur les doigts ou les orteils, c’est une distension que vous créez. Celle-ci peut évidemment devenir contraignante si elle est exagérée mais se faire craquer les doigts n’est pas aussi dommageable que l’est une véritable entorse ligamentaire. L’entorse survient lorsqu’on dépasse la mobilité permise à une articulation donnée. Dans ces cas-là, cela signifie qu’on est allé tellement loin que les muscles n’ont pas été en mesure de retenir le mouvement et que ce sont les ligaments, le dernier système de sécurité, qui a écopé. Les ligaments sont un peu comme des bandes de « tape » qu’on aurait placées entre les os pour que ça tienne en dernier recours. Comme une bande de tape, lorsqu’il est étiré un ligament ne reprend pas sa longueur initiale et l’hyperlaxité ligamentaire qui en résulte peut causer de l’instabilité et d’autres types de problèmes… mais vous comprenez qu’il faut aller loin pour se rendre jusque-là.
Lorsque vous faites un mouvement, avec les mains ou le dos, et que vous entendez comme un « pop » c’est différent. Ce n’est généralement qu’une simple décompression articulaire, un peu comme un verre que vous auriez mis à l’envers sur le comptoir et qui aurait fait « pop » lorsque vous auriez tenté de le soulever après un certain temps. Cet effet de décompression pourrait affecter les structures péri-articulaires mais la recherche a démontré qu’il faudrait des milliers de craquements consécutifs avant que des dommages significatifs puissent être notés. Comme pour les contraintes de friction, plus vous êtes tendus et plus il y aura de chances que vous ressentiez le besoin de « faire poper » l’articulation pour ressentir une impression de soulagement car vous risquez de sentir que l’espace articulaire est plus restreint (ou bloqué) que libre. Faites tout de même attention à certaines structures plus fragiles que vous seriez tenté de faire « craquer » ou « poper », comme la colonne vertébrale. Si un bruit articulaire qui vient involontairement pendant un mouvement est rarement dommageable, celui qu’on recherche volontairement en le forçant peut l’être grandement! Laissez-donc les manipulations spécifiques aux spécialistes qui ont étudié en thérapie manuelle. Et si vous ressentez des symptômes de douleur chronique consultez votre médecin.
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