Le tome 5, paru plus tôt cette année, met en vedette la troisième génération des de Saint-Hubert, c’est-à-dire les petits-fils et petites-filles de Charlotte et Christian, les héros des deux premiers épisodes.
Avec tous ces oncles, tantes, cousins, cousines, pères et mères qui font leur apparition au fil des planches, on peut rapidement devenir mélanger. C'est que la famille de Saint-Hubert a beaucoup grossi! Cependant, les auteurs ont eu la bonne idée d’inclure, en début d’album, un arbre généalogique présentant chaque personnage clé avec une petite biographie. On peut alors facilement y revenir quand on n'est plus sûr de l'identité d'un protagoniste.
Cet épisode, qui se déroule dans les années 1880, soit des décennies après l'aventure initiale, internationalise en quelque sorte la série. L’action ne se déroule plus seulement en France. Les petits-enfants de Saint-Hubert iront à New York pour accaparer les richesses du Nouveau-Monde ou encore en Cochinchine pour profiter des « avantages » de la colonisation.
Cette internationalisation était, à mon avis, plus que la bienvenue. Je n’irais pas jusqu’à dire que la série tournait en rond, mais disons que ça lui donne une bonne bouffée d’air frais. Les nouveaux protagonistes jouent également un rôle important pour donner un second souffle à La banque.
Si ceux-ci n’ont, à première vue, rien à voir avec leurs grands-parents, qui étaient des habiles manipulateurs, on finit par se rendre compte qu’ils sont encore plus cruels et tordus qu’eux. C’est le même sang qui coule dans leurs veines, après tout!
Ce cinquième opus ne s’écarte donc pas, dans son essence, de ce qui a fait le succès des autres tomes. Il offre, comme ses prédécesseurs, un bon mélange entre divertissement (les amateurs de magouilles et de trahisons en auront pour leur argent) et éducation (on retrouve, à l’instar des autres titres, un dossier complet à la fin expliquant plus en détail le système bancaire de cette époque).
Seul changement notable depuis le dernier album : le dessinateur. Malo Kerfriden, l’illustrateur des tomes 3 et 4, a laissé sa place à Stéphane Brangier (La croix de Cazenac). En revanche, son style ne s’écarte pas trop de celui de Kerfriden. Les décors historiques sont, par exemple, toujours aussi bien restitués. J’ai particulièrement adoré sa vision de la ville de New Nork de la fin du 19e siècle avec ses scènes de foule nombreuses et crédibles. Toutefois, j’ai trouvé que son trait était parfois un peu trop austère.
Verdict
Avec ce cinquième épisode, Philippe Guillaume et Pierre Boisserie prouvent qu’ils sont toujours en très grande forme. Ils aiment profondément leur série et ça se sent dans chacune de leurs planches. Bref, une bande dessinée certes complexe, mais pas du tout indigeste.
La banque, tome 5
Philippe Guillaume, Pierre Boisserie, Stéphane Brangier
Cote : 3,75 étoiles sur 5