Ben, tome 13 : le retour du retraité le plus célèbre de la bande dessinée québécoise!
Auteur: Philippe MichaudDans ce treizième tome, publié récemment par La Pastèque, Ben est particulièrement en forme. Toujours aussi attachant, l’homme emmène ses petits-enfants à la pêche, s’occupe régulièrement de son gazon, se prépare assidument à sa visite annuelle chez le médecin et va même jusqu’à jouer les pères Noël dans un centre commercial. Et, chaque fois où presque, l’homme n’en manque pas une pour nous faire rire.
Les lecteurs assidus de Ben le savent : la série est totalement à l’opposé des stéréotypes sur les personnes âgées. Ce nouvel album ne fait pas exception à cette règle. Oui, certains gags prennent leurs origines de problématiques touchant spécifiquement le 3e âge (comme faire des siestes à répétition ou d’avoir des problèmes d’arthrite), mais dans la majorité des cas, l’humour n’est pas basé sur de vulgaires clichés.
En fait, j’ai trouvé que cet album était très moderne. Plusieurs sketchs traitent en effet des nouvelles technologies, un sujet on ne peut plus d’actualité. Par exemple, dans un des gags qui m’a bien fait rigoler, Ben se rend sur son ordinateur. Il tape « indices de vie intelligente sur d’autres planètes » et clique sur « rechercher ». Tout fier, il déclare ensuite : « On verra qui sera plus rapide… La NASA ou Google. »
Comme dans la majorité des compilations de comic strips, ce ne sont pas toutes les blagues qui nous font rire. Cependant, je pense que le ratio blagues drôles / blagues pas drôles est suffisamment élevé pour nous permettre de passer un bon moment. Et puis, si on compare ce treizième tome de Ben à d’autres comic strips populaires, comme Nelson, je crois que les blagues sont ici moins « bébé la la » ou faciles. On a vraiment l’impression que Daniel Shelton s’adresse à des lecteurs adultes.
Cela dit, environ le tiers des blagues ne tournent pas autour de Ben. Certaines histoires mettent plutôt en vedette la femme de Ben, sa fille, son gendre ou ses petits-enfants. Elles permettent au bédéiste de changer de registre et d’aborder d’autres thématiques. Par exemple, le beau-fils de Ben travaille de la maison. Eh bien, certaines blagues touchent à la conciliation parfois difficile entre la famille et le travail quand notre bureau est situé chez nous.
Bien qu’étant « seulement » en noir et blanc, le dessin de ce treizième chapitre n’a rien à envier à celui des albums humoristiques en couleur comme Game Over ou Grrreeny. Le trait de Daniel Shelton est même souvent plus délicat et précis que celui de Midam.
Verdict
Je me demande bien où Daniel Shelton trouve son inspiration parce que, à la lecture de ce treizième tome, on n’a pas du tout l’impression que la série existe depuis plus de 20 ans. Les gags sont toujours aussi drôles, bien dessinés et variés.
La Pastèque
Cote : 3,75 étoiles sur 5