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La famille Fun : une satire mordante de la famille parfaite!

Robert Fun gagne bien sa vie comme dessinateur d’un strip. Sa femme, Marsha, reste à la maison pour s’occuper de leurs quatre enfants Robby, Molly, Mikey et J.T. Puis, un jour, c’est le choc : la mère de Robert meurt subitement.

À l'annonce de cette nouvelle, le père de famille se renferme sur lui-même, la fille ainée hallucine sa grand-mère transformée en ange, Robby reprend le travail de son père et Marsha se laisse embobiner par des supposés psychologues.  

Difficile d’aborder La famille Fun sans d’abord parler de son style graphique. Le dessin détonne en effet par sa rondeur et sa vivacité. Le propos étant dramatique, on se serait attendu normalement à un dessin plus sombre et sérieux. En même temps, ce n’est pas du tout une lacune, car le visuel coloré renforce le côté satirique de l’œuvre.

Et ce n’est pas comme si on ne riait jamais. Disons qu’il est difficile de garder son sérieux devant certaines situations complètement absurdes. Par exemple, dans le premier tiers de l’album, les enfants Fun rencontrent un psychologue qui leur suggère d’appeler leurs parents par leur prénom pour « instaurer une égalité complète » dans la cellule familiale.

On s’en doute, le divorce, et ses conséquences sur les enfants, est le principal sujet de La famille Fun. Ce n’est toutefois pas le seul thème abordé.

Dans son roman graphique assez volumineux, Benjamin Frisch s’attaque aussi aux coachs de vie, aux faux thérapeutes et autres charlatans du développement personnel. Je ne sais pas s’il a eu lui-même une mauvaise expérience avec un thérapeute, mais à la lecture de sa bande dessinée, on comprend qu’il ne les porte pas trop dans son cœur. Ils sont décrits comme des êtres sans scrupule qui ne sont intéressés que par l’argent de leurs clients.

Même chose pour l’Église, qui n’échappe pas à la plume acérée de l’auteur. La religion catholique y est montrée comme une organisation qui ne sert qu’à siphonner l’argent des autres, même des plus démunis.

Évidemment, des lecteurs seront peut-être froissés par certains propos du bédéiste. Pour ma part, j’ai trouvé ses réflexions pertinentes et sa démarche honnête. Il est important de préciser que Benjamin Frisch fait preuve d’une certaine retenue et tombe rarement dans le trash. Oui, il provoque, mais ça demeure souvent « bon enfant ».

Verdict

À la fois drôle et touchant, La famille Fun est une belle surprise en ce début d’année. Difficile de croire qu’il s’agit du premier roman graphique de Benjamin Frisch. Certainement un bédéiste à surveiller dans les prochaines années!

La famille Fun

Benjamin Frisch

Ça et Là

240 pages

Cote : 4 étoiles sur 5

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