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Les bienfaits de la vulnérabilité (troisième partie)
Chez les hommes, la vulnérabilité est, la plupart du temps, niée. C’est alarmant de constater à quel point certains sont « coupés » d’eux-mêmes.
 
Je me souviens d’avoir demandé à l’un des participants d’un groupe de thérapie : Â« Qu’est-ce que tu fais lorsque tu entends un bruit suspect dans ta voiture?» Il m’a répondu le plus simplement du monde : « Je mets la radio plus forte! »
 
Ces hommes utilisent la même technique dans leur vie : ils jouent à l’autruche et se mettent la tête dans le sable.  
 
La vulnérabilité est la capacité de reconnaître pour soi-même et face aux autres qu’on n’est pas toujours à la hauteur, qu’il y a des moments ou des aspects de notre vie qui nous dépassent. 
 
C’est vrai que depuis des siècles, l’image du masculin s’est construite sur des stéréotypes de force, d’endurance et de ténacité, malgré les souffrances et les peurs. Bref, ne pas se plaindre et continuer d’avancer…
 
Dans ma pratique de la thérapie avec des groupes d’hommes, lorsqu’un des participants ose montrer sa douleur et sa détresse, les autres participants sont bouleversés et désemparés. Un peu comme s’ils étaient témoins de la descente aux enfers d’un des leurs. Mais il y a aussi ce sentiment de compassion, sinon de peur, car ils perçoivent qu’ils peuvent à leur tour, eux-mêmes, finir par s’effondrer. 
 
Paradoxalement, ils constatent le contraire d’un effondrement : ils voient un homme libéré d’un lourd fardeau qui devient aussitôt automatiquement plus chaleureux, plus sympathique, plus attachant une fois qu’il a révélé sa souffrance et ses peurs.   Au lieu de paraître anéanti, il se révèle. Plutôt que de voir cet homme s’effondrer, les autres réalisent qu’il est plus en paix, plus près de lui-même, sans masque, soulagé de ne plus faire l’effort de cacher sa vulnérabilité.
 
Faire de la place et reconnaître cette vulnérabilité personnelle est la seule route vers des relations valables, profondes et durables. Jouer un personnage n’a jamais garanti un bel avenir. Se montrer vulnérable est contagieux : si j’ose le faire, il est fort probable que l’autre osera faire de même.     
 
Le seul fait d’accorder de l’importance (considération positive inconditionnelle) à ce que les hommes me racontent leur apporte souvent l’immense soulagement de ne pas être jugés et leur permet de retrouver la « sensibilité » qu’ils avaient perdue ou peu développée au cours de leur vie. 
 
Je pense que les hommes doivent se donner mutuellement cette permission et défaire cette image qu’être faible et vulnérable nous empêche d’être de « vrais hommes »!
 
 
 
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