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Vulnérabilité et peur de ne pas être à la hauteur (première partie)

Comme je le mentionnais dans l’article précédent, les hommes réagissent parfois de façon agressive, colérique ou passive durant certaines discussions. Derrière ces réactions, il y a des blessures profondes, des frustrations, des désillusions, la solitude, la difficulté d’être bien avec soi-même, le vide et parfois même, une impression d’absurdité dans leurs relations.
 
À mon avis, un des grands problèmes chez les hommes est leur difficulté ou même leur refus de reconnaître ce qu’ils ressentent à l’intérieur d’eux-mêmes pour maintenir une image de force et d’invulnérabilité. Je constate tous leurs efforts pour se maîtriser : « Tout est sous contrôle! », alors que derrière cette façade, il y a un monde de peine, de rage, de souffrance, de désorganisation.
 
Un homme m’a raconté son drame. Sa fille unique de 17 ans a quitté la maison en claquant la porte. Elle ne pouvait plus supporter les constantes querelles de ses parents. Sa conjointe, qui l’avait supplié d’être plus compréhensif et attentionné envers elle et sa fille, a finalement décidé elle aussi de quitter la maison. Cet homme s’est effondré; il ne comprenait pas cette réaction excessive de leur part. 
 
Il avait tout fait pour leur assurer le confort et la sécurité financière. Il travaillait sans arrêt pour réussir à répondre à leurs attentes qui étaient plutôt ses attentes à lui. Il voulait être à la hauteur, irréprochable face à son devoir de père et de conjoint. Mais, à la suite de leur départ, il a réalisé qu’il avait complètement raté sa vie, qu’il était passé complètement à côté du plus important.
 
Il a pris conscience qu’il avait toujours évité l’essentiel : être en relation intime avec sa femme et sa fille. Il était resté à un niveau fonctionnel avec elles. Il n’avait jamais pris le temps de partager avec elles ce qu’il vivait intérieurement, ses peurs, ses doutes, ses aspirations, ni pris le temps de les écouter par rapport à ce qu’elles vivaient elles-mêmes. Il a constaté qu’après toutes ces années, sa fille n’avait plus le désir de cette relation avec lui et que sa femme n’était plus capable de tolérer sa rigidité et sa fermeture envers elle.
 
À suivre… (deuxième partie : Vide affectif et vulnérabilité) 
 

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