Seulement quinze joueurs nés au Québec ont trouvé preneur à l’occasion du repêchage amateur de la LNH, au Consol Energy Center de Pittsburgh en juin dernier. Au total, 19 espoirs de la LHJMQ y ont été sélectionnés.
En incluant Tim Bozon et l’Acadien Justin Haché, on compte au total 17 francophones repêchés par des équipes de la LNH l’an dernier.
Je vous ai d’ailleurs offert un portrait de Tim Bozon durant le dernier week-end.
Le Canadien a fait de l’un des Québécois, Charles Hudon, son choix de cinquième tour, dans le cadre d’un scénario digne d’un film hollywoodien!
Alors qu’il célébrait son 18e anniversaire, le 23 juin dernier, le Tricolore a fait de l’ailier des Saguenéens, classé 95e espoir en Nord-Américains, leur choix de la cinquième ronde, 122e au total.
Hudon est originaire d’Alma, il venait de compléter sa deuxième saison avec Chicoutimi. La constance de sa production offensive avait sûrement pesé lourd dans la balance, puisqu’à sa première année, il avait marqué 23 buts et récolté 60 points et à sa deuxième saison, il avait compilé une fiche de 25 buts et 66 points.
Ses performances en éliminatoires montraient également son niveau d’implication : trois points en quatre parties lors de sa première expérience, onze dont six buts en 18 matchs l’année suivante.
Il avait d’ailleurs remporté le trophée Michel-Bergeron, remis à la meilleure recrue offensive de la LHJMQ, à sa première saison avec Chicoutimi, de même que la coupe RDS, qui récompense le meilleur joueur de première année du circuit Courteau.
Il a poursuivi dans la même veine l’hiver dernier en enregistrant 71 points en 56 rencontres, dont 30 filets. Il a ajouté dix points en seulement 6 duels durant le bal printanier.
Je vous propose de revoir les meilleures performances du québécois au cours de la dernière saison :
Par ailleurs, il avait eu l’honneur d’être choisi par Hockey Canada pour représenter le pays lors du Championnat mondial junior cet hiver, mais avait dû déclaré forfait en raison d’une blessure au dos.
Hudon mesure cinq pieds, dix pouces et pèse à peine 175 livres, l’ailier qui tire de la gauche ne peut passer à côté des comparassions avec David Desharnais.
Un recruteur parlait de lui en ces termes avant le repêchage:
« Charles n’est vraiment pas gros, mais il a une très bonne vision du jeu. Il a plusieurs belles habiletés individuelles, mais il a besoin d’espace pour étaler tout son talent. C’est un joueur particulier, je ne le vois pas sur le troisième ou le quatrième trio d’une équipe de la LNH.
Il devra jouer sur l’un des deux premiers trios d’une formation et pour y arriver, il devra améliorer son coup de patin et être plus explosif autour du filet. »
Et Hudon, lui-même ne cache pas s’inspirer du centre du Tricolore:
« Personne ne pensait jamais que David Desharnais serait sur la première ligne parce qu’il est petit.
Je suis ce type de joueur. Je peux jouer sur la première ligne. Je suis petit, mais je joue comme un grand joueur. »
Et il est passé de la parole aux actes en fin de campagne lorsqu’il a fait le saut avec les Bulldogs afin d’être évalué en situation de jeu chez les professionnels par les hommes de hockey de l’organisation montréalaise.
Seul Brady Vail a fait mieux que lui parmi les juniors qui ont obtenu un tour de piste à Hamilton ce printemps. Charles Hudon a accumulé trois en neuf matchs, voici son premier but chez les pros :
Il a d’ailleurs vu ses succès récompensés le 5 mai dernier, puisque Marc Bergevin lui a offert son premier contrat professionnel. L’entente est d’une durée de trois saisons, il s’agit d’un contrat à deux volets, Hudon touchera un salaire annuel de 575 000 dollars, en plus d’avoir empoché un boni à la signature de 225 000 dollars.
Est-ce que son gabarit est un point négatif à son dossier? Bien sûr, mais Brendan Gallagher vient de prouver avec brio que la taille d’un joueur n’est qu’une des multiples facettes d’un athlète…
Puisqu’il évolue à l’aile gauche, il bénéficie d’un avantage sur plusieurs autres jeunes de l’organisation qui devront attendre qu’un poste se libère à leur position naturelle, tandis qu’Hudon vient tout juste derrière les réguliers à gauche : Pacioretty, Bourque, Prust et Moen.
Et Travis Moen risque de ne pas être difficile à déloger!
Il sera en compétition directe avec Tim Bozon lors du camp des recrues en août, mais les deux devraient être invités au camp du grand club en septembre.
On peut affirmer que le prochain nouvel ailier gauche à Montréal pourrait bien être francophone, sans risquer de se tromper!