L’internet est devenu un outil de travail et de plaisir que beaucoup de gens utilisent chaque jour. Mais vous êtes-vous déjà arrêté pour vous demander quel est l’impact environnemental de l’internet et des ordinateurs? Je ne me lancerai pas dans une grande étude ici, car le sujet et très large et pourrait facilement être le sujet d’une thèse de doctorat.
Mon but est plutôt de vous faire comprendre que toute cette technologie vient avec un coût environnemental énorme. Bien sûr, on pourrait simplement parler des matériaux utilisés dans la fabrication de puces et de pièces électroniques, mais également des produits et de l’énergie utilisés dans les processus de fabrication.
Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est la colonne vertébrale de l’internet. J’espère que vous n’imaginez pas que l’internet roule sur un poste de travail quelque part dans un bureau de l’Arkansas? Bien sûr que non; ce sont des millions de pieds carrés d’entrepôts réfrigérés qui contiennent des centaines de milliers de serveurs et de disques durs. Ces serveurs doivent être réfrigérés pour ne pas surchauffer, donc imaginez la facture d’hydro à la fin du mois. La réfrigération d’un centre de 900 000 pieds carrés comme celui d’IBM à Bangalore requiert d’énormes quantités d’énergie, et ce, sans compter l’énergie utilisée par les serveurs. En fait, le centre de données d’IBM requiert environ 100 000 mégawatts d’électricité chaque année. Si on considère qu’une maison moyenne consomme environ 9 MW par année, c’est l’équivalent de l’énergie requise pour alimenter plus de 11 000 maisons.
Mais bon, IBM ne fait peut-être pas partie de votre quotidien. Alors que pensez-vous de Google et de Facebook? Commençons par Google… en septembre dernier, le géant internet a révélé quelques données sur sa consommation énergétique. Le bilan : plus de 260 millions de watts, soit l’équivalent de la consommation annuelle de la ville de Salt Lake City ou de toute ville d’environ 200 000 habitants.
Et que pensez-vous de Facebook? Les 800 millions d’utilisateurs requièrent d’énormes quantités d’espace réel. En fait, à l’heure actuelle, Facebook utilise un centre de données de 300 000 pieds carrés situé dans une petite ville en Oregon. Ce centre requiert 28 MW d’électricité par année, soit l’équivalent de la région complète qui entoure la ville. Mais ce n’est pas tout! En ce moment même, Facebook est en train de construire un nouveau centre de données en Suède. Ce centre aura également une superficie d’environ 300 000 pieds carrés.
Tous ces chiffres sont ahurissants, mais prenez garde à ce que je dis. Ces centres font d’énormes efforts pour réduire leur consommation d’énergie. Le centre finlandais de Google, par exemple, utilise de l’eau de mer pour refroidir ses serveurs (je n’entre pas dans le débat des eaux chaudes qui peuvent influer sur la température de la mer). D’autres centres vont maximiser leurs processus afin d’utiliser de la manière la plus efficiente possible chaque watt utilisé. Le nouveau centre de Facebook est localisé au nord de la Suède afin de pouvoir profiter de l’air froid de la région pour climatiser ses serveurs (Je n’entre pas dans le débat de l’air chaud évacué qui créera possiblement une zone de microclimat dans la région du centre).
Mon point reste que le problème ne vient pas des compagnies, mais des utilisateurs (dont je fais partie) qui ne voient pas les conséquences de leur dépendance à l’internet .
Références :
http://www.datacenterknowledge.com/archives/2011/10/27/facebook-goes-global-with-data-center-in-sweden/
http://www.datacenterknowledge.com/special-report-the-worlds-largest-data-centers/
http://www.marketwatch.com/story/tulip-telecom-and-ibm-build-indias-largest-data-center-to-address-rapid-growth-of-mobile-consumers-in-emerging-markets-2012-02-07
http://myrepono.com/blog/The-World-s-Largest-Data-Centres
http://hypertextbook.com/facts/2003/BoiLu.shtml
http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-2054168/Facebook-unveils-massive-data-center-Lulea-Sweden.html