En 2011, Porsche a présenté une livrée « radicale » de la Cayman. En apposant le suffixe « R » à son nom, le constructeur allemand pouvait s’assurer de satisfaire les amateurs de conduite furieuse, ceux pour qui le compromis n’est pas permis. Comment fait-on pour améliorer une voiture qui possède déjà les habiletés d’un athlète de haut niveau? Suffit de réduire la masse et d’augmenter la puissance, non?
Porsche conserve un habitacle étriqué pour la Cayman R. La planche de bord et la console contiennent le strict nécessaire, tandis que les sièges sport offrent peu de confort pour un soutien optimal. Les occupants prennent place dans une coquille aussi moulante qu’un gant de kid qui tient l’anatomie en place en absorbant les forces gravitationnelles. Les ingénieurs ont rayé certains éléments qu’ils n’ont pas jugés essentiels, notamment la radio (offerte en option) et le climatiseur (aussi offert en option). On a ainsi épargné quelques dizaines de kilos grâce à un capot en fibre de carbone, des portières en aluminium et la suppression de gadgets inutiles comme une poignée de portière! Vous avez bien lu, les poignées ont été remplacées par des courroies en nylon.
Malgré sa conception qui relève du génie, la Porsche Cayman R est à prendre avec des pincettes. Il faut en prendre soin, la piloter avec douceur et délicatesse, négocier les virages en considérant son équilibre quasi parfait, ressentir l’allégresse et la volupté. Aussi, le pilote paresseux profitera du PASM, ce fameux dispositif qui assure un contrôle à toute épreuve, même en situation de crise. En revanche, les boutons « sport » et « sport plus » amenuisent l’emprise du PASM et donnent plus de latitude au conducteur qui désire y mettre un peu d’effort. Même à bord d’une version R, on peut se permettre une balade sans compromettre la santé de son épine dorsale. Évidemment, il est difficile de considérer la Cayman R pour un usage quotidien, encore moins pour les quatre ou cinq mois de mauvais temps que nous devons subir au Québec.
Si la Cayman R vous intéresse, il faut prévoir un budget bien gras pour un jouet qui ne servira que quelques semaines par année. Pour l’acheteur qui en a les moyens, ce bolide est un objet de désir qui peut rendre heureux le conducteur le plus exigeant.
En bref :
Porsche Cayman R
Moteur : H6 3,4 litres 330 chevaux
Consommation : 10 litres aux 100 kilomètres
Prix : 75 600 $
On aime :
– Comportement rigoureux
– Performances athlétiques
– Équilibre incomparable
On aime moins :
– Confort minimal
– Prix
– Utilisation limitée
Le verdict : À moins d’être un mordu des circuits, on préfère la Cayman S qui offre un peu plus de confort pour la route.