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Voïvod « Target Earth » : objectif touché!
Sérieusement, les trois offrandes précédentes du groupe m’avait laissé sur ma faim, autant l’album éponyme du groupe, qui était en quelque sorte une réunion avec le retour du chanteur original Denis « Snake » Bélanger, que Katorz et Infini, deux albums réalisés après la mort de Piggy, mais contenant des pièces qu’il avait composées avant sa mort.

Bref, je n’avais pas de grandes attentes pour cet album, mais ma curiosité était quand même là, car Voïvod a toujours été un groupe culte au Québec depuis le milieu des années 80. Puis, ayant toujours eu beaucoup de respect pour ses membres et ce qu’ils ont accompli tout au long de leur longue carrière, je me devais d’écouter ce nouvel album malgré tout!

Première impression : extrêmement surpris et comblé par ce nouvel opus dans la carrière du plus illustre groupe métal canadien! Tout y est! Par moments, j’ai l’impression d’entendre Piggy Ã  la guitare tellement le son est similaire à ce qu’il faisait. Ce dernier avait même inventé ses propres gammes. Il faut savoir que Dan Mongrain a écouté du Voïvod toute sa jeunesse, et que Piggy était son « guitar hero ». Il a donc beaucoup appris en écoutant le défunt guitariste. On savait déjà qu’il était le remplaçant idéal pour le côté live du groupe. Mais allait-il être capable de s’approcher de son maître en participant à la composition d’un nouvel album?

La réponse est oui! Du moins, à mon humble avis. Plusieurs ont critiqué la production de l’album qui ne « sonnait » pas assez, de même que la voix du chanteur Snake qui semblait manquer de force. Moi, au contraire, je trouve que tout ça se marie bien. Ça sonne un peu comme les vieux albums de Voïvod; la bonne vieille époque de 1987-1989. L’ambiance est parfaite pour ce que le groupe voulait accomplir, selon moi. De plus, avec le retour du bassiste original, Jean-Yves « Blacky » Thériault, ça ne pouvait pas être mieux.

Mes moments forts de l’album sont la pièce d’ouverture (pièce-titre), Target Earth. Ça ouvre très bien l’album et on entend tout de suite le son distinctif du groupe. Encore une fois, l’ambiance est très révélatrice. Le morceau qui vient tout de suite après, Kluskap O’Kom, sera sûrement une pièce du répertoire en spectacle pour longtemps, selon moi. Le tempo, les changements, l’agressivité du refrain, tout est parfait. Mechanical Minds et ses paroles un peu paranoïaques, Warchaic et son étrangeté post-apocalyptique puis surtout, Corps Étranger. Ce n’est pas la première fois que le groupe fait une chanson portant un titre français (Les Cigares Volants sur l’album éponyme), mais c’est la première fois qu’elle est chantée dans la langue de Molière. Je dois dire que le résultat est vraiment très intéressant. J’espère qu’il y en aura d’autres dans le futur. De plus, musicalement, elle est très bien construite. Un début un peu lent, mais une progression qui va vers un certain groove pour ensuite retomber dans un tempo saccadé et pesant pour le refrain. Efficace à souhait!!!!

Finalement, l’album au complet m’a interpellé. Même si ce ne sont pas toutes les chansons qui ont eu le même impact sur moi, elles possèdent toutes une âme distincte. Je me revoyais avec mon vinyl de Nothingface en 1989, découvrant le groupe sur un album entier pour la première fois de ma vie et me disant : « Mais qu’est-ce que c’est que ça? » C’était dérangeant, agressif, original, malaisant. Les dessins qui représentaient chaque chanson au dos de la pochette me fascinaient. C’était comme si le mélange de tout ça semblait incongru, mais que tout avait quand même sa place et au final, tout s’imbriquait pour donner une expérience sonore exceptionnelle! C’est un peu le même effet que Target Earth a eu sur moi. Malgré le fait que je sois moins néophyte en matière musicale qu’il y a 24 ans, j’ai ressenti certaines émotions identiques à celles éprouvées en découvrant ce merveilleux groupe de chez nous qu’est Voivod!

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